Les Sincères (Italiens, 13 janvier 1739)

(La scène est en campagne chez la Marquise)

‘Lisette et Frontin ont chacun un amour à Paris. Forts de cette assurance qu’ils ne seront jamais l’un à l’autre, ils conçoivent un plan pour éviter d’être mis en demeure de s’épouser : rompre l’union de leurs maîtres respectifs, la Marquise et Ergaste, que leur goût commun et maladif pour la sincérité attire l’un vers l’autre. Les deux serviteurs font le portrait de leur maître et maîtresse, insistant sur les dégâts occasionnés par leur rage de sincérité (sc. I). Lisette informe Ergaste que la Marquise le prie d’apporter une lettre à Paris. Ergaste, distrait, répond à peine (II). Araminte vient reprocher à Ergaste, qui l’aimait avant de venir chez la Marquise, son infidélité, qu’Ergaste reconnaît. Il indique qu’il ne trouve pas la Marquise plus séduisante qu’Araminte, mais qu’il en espère un amour plus sincère (III). Arrive la Marquise, qui se dit lasse des discours apprêtés de Dorante ; elle affirme n’apprécier que la sincérité. Elle fait d’Ergaste son égal dans ce domaine et dresse le portrait de plusieurs de leurs connaissances qu’elle estime ridicules. La Marquise appelle Frontin pour qu’il reçoive sa lettre (IV). Scène de transition, dans laquelle la lettre est remise. On aperçoit Dorante (V). Frontin et Lisette font le point et décident de paraître brouillés (VI). Les deux valets informent Araminte et Dorante de la situation et les assurent de leur appui pour reconquérir leurs inconstants amants. Ils feignent de se disputer et disent chacun du mal du maître de l’autre. Dorante défend la Marquise et Araminte Ergaste (VII). Attiré par la dispute, Ergaste s’enquiert de son objet. Frontin l’interroge sur la beauté de la Marquise et Ergaste reconnaît la supériorité d’Araminte en ce domaine (VIII). Il ajoute que la Marquise elle-même serait d’accord avec ce jugement mais Dorante exige que l’insolent Frontin soit renvoyé (IX). Araminte sort pour remettre à Ergaste un billet à envoyer à Paris (X). Dorante reste seul avec la Marquise qui est arrivée entre temps. Il lui fait une déclaration d’amour que la Marquise récuse comme non sincère (XI). Ergaste revient, fait à la Marquise une déclaration brutale, assortie d’une demande en mariage, qu’elle accepte. Cependant, plaçant le débat sur la comparaison entre elle et Araminte, elle n’obtient pas la réponse attendue, ni sur le critère de la beauté ni sur celui de l’esprit (XII). Lisette vient rapporter à sa maîtresse les termes du débat qui l’a opposée à Frontin et les réactions de Dorante et d’Ergaste de la sc. IX (XIII). La Marquise, restée seule avec Ergaste, se venge de l’affront subi par son amour-propre et le met à son tour en situation piteuse en le comparant à feu son mari et à Dorante. Le mariage est annulé (XIV). Lisette tente de convaincre la Marquise que le jugement d’Ergaste est faux et que chacun s’accorde à louer la beauté de la jeune femme (XV). Dorante, arrivant, confirme ce propos. Mettant en valeur l’extravagance d’Ergaste, il fait à son tour à la Marquise une déclaration teintée de remarques peu flatteuses qui attestent sa sincérité. La Marquise, paradoxalement charmée, propose le mariage à Dorante et réclame de quoi écrire (XVI). Une confrontation entre la Marquise et Araminte tourne à l’aigre (XVII). Araminte se retrouve face à Ergaste, ils se réconcilient (XVIII). Lisette apporte à Ergaste la lettre de rupture que la Marquise a rédigée (XIX). Cela conforte Ergaste, qui demande Araminte en mariage. Araminte réserve sa réponse (XX).’