Les Acteurs de bonne foi (publiée dans Le Conservateur, novembre 1757)

(La scène est dans une maison de campagne de Madame Argante)

‘Merlin informe Éraste que sa petite comédie sera prête à trois heures de l’après-midi. Éraste se réjouit d’offrir ce divertissement à sa tante Madame Amelin qui lui donne tout son bien pour qu’il épouse Angélique, la fille de Madame Argante. Le secret de ce divertissement a été gardé pour surprendre Madame Argante, à qui Madame Amelin veut faire une surprise. Merlin promet un impromptu divertissant joué par Lisette, Blaise, Colette et lui-même. Colette et Merlin ont décidé, dans cette comédie, de piéger leur promis respectif en contrefaisant les amoureux (sc. I). Merlin accueille ses comédiens amateurs et leur fait le canevas de la pièce ; les rôles sont proches de la situation réelle. Blaise et Lisette montrent de la réticence par rapport à ces rôles (II). La répétition commence. Lisette joue (et fait) une scène de jalousie à Merlin à propos de Colette. Les uns et les autres interviennent dans la scène (III). Puis vient une scène de séduction entre Merlin et Colette. Devant la réceptivité de Colette, Lisette et Merlin l’interrogent sur ses sentiments véritables. La scène se poursuit tant bien que mal. Lisette et Blaise obtiennent la suppression d’un baiser sur la main. Le dialogue porte sur les noces et Colette propose à Blaise de la demander en mariage. Réactions. Fin de la scène. Merlin donne des indications sur ce qui se passe au moment où Colette sortant croise Blaise entrant (IV). Blaise joue sa scène en confondant continuellement théâtre et réalité. La confusion devient générale et la querelle s’envenime. On entend arriver madame Argante (V) qui vient se renseigner sur l’origine des cris qu’elle entend. Elle apprend qu’une comédie se prépare. Elle en demande l’annulation et propose de rembourser les frais engagés (VI). Madame Amelin révèle à Madame Argante que c’est elle qui a commandé la comédie. Elle semble accepter l’idée d’annuler ce divertissement (VII). Araminte arrive, qui demande des nouvelles de la comédie. Madame Amelin la renseigne et lui propose un impromptu de remplacement : Araminte doit feindre de vouloir épouser Éraste ; tous les autres seront ainsi piégés et joueront sans le savoir une comédie involontaire (VIII). Éraste arrive et Madame Amelin lui soumet son nouveau projet de mariage, l’engageant à rompre avec Angélique (IX). Madame Argante aperçoit Éraste effondré, apprend cette fâcheuse nouvelle et se déclare prête à écouter la comédie de Merlin, puisque c’est son annulation qui a suscité le changement d’attitude de Madame Amelin. Elle se déclare même prête à y jouer elle-même. Elle appelle Merlin (X). Madame Argante donne ses ordres à Merlin et signifie sa colère à Araminte, dont elle raille les quarante ans (XI). La comédie de Merlin commence mais ne peut s’achever, Blaise prenant Madame Argante à temoin de ce qui s’y dit. Madame Argante tente plusieurs fois de faire reprendre la pièce de Merlin (XII). Le notaire arrive. La méprise se confirme, car Madame Amelin, avec l’aide d’Araminte, fait croire qu’il s’agit de faire signer le contrat du mariage d’Éraste avec Araminte. Mais le notaire éclaircit la méprise : il s’agit bien du contrat initialement prévu entre Éraste et Angélique. Madame Argante comprend qu’elle a été piégée et qu’elle a été actrice malgré elle. On signe. Les valets tentent de se raccommoder ; Madame Argante encourage Lisette à pardonner à Merlin son infidélité de théâtre (XIII).’