L’École des mères

Air

Vous qui sans cesse à vos fillettes
Tenez de sévères discours (bis),
Mamans, de l’erreur où vous êtes
Le dieu d’amour se rit et se rira toujours (bis).
Vos avis sont prudents, vos maximes sont sages ;

Mais malgré tant de soins, malgré tant de rigueur,
Vous ne pouvez d’un jeune coeur
Si bien fermer tous les passages,
Qu’il n’en reste toujours quelqu’un pour le vainqueur.

Vous qui sans cesse, etc.
Vaudeville
[strophe 1]
Mère qui tient un jeune objet
Dans une ignorance profonde,
Loin du monde,
Souvent se trompe en son projet.
Elle croit que l’amour s’envole
Dès qu’il aperçoit un Argus.
Quel abus!
Il faut l’envoyer à l’école.






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Couplets
[strophe 2]
La beauté qui charme Damon
Se rit des tourments qu’il endure,
Il murmure.
Moi, je trouve qu’elle a raison :
C’est un conteur de fariboles,
Qui n’ouvre point son coffre-fort.
Le butor!
Il faut l’envoyer à l’école.
[strophe 3]
Si mes soins pouvaient t’engager,
Me dit un jour le beau Sylvandre,
D’un air tendre,
Que ferais-tu? dis-je au berger ;
Il demeura comme une idole,
Et ne répondit pas un mot.
Le grand sot!
Il faut l’envoyer à l’école.





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[strophe 4]
Claudine un jour dit à Lucas :
J’irai ce soir à la prairie,
Je vous prie
De ne point y suivre mes pas.
Il le promit, et tint parole.
Ah! qu’il entend peu ce que c’est!
Le benêt!
Il faut l’envoyer à l’école.
[strophe 5]
L’autre jour à Nicole il prit
Une vapeur auprès de Blaise :
Sur sa chaise
La pauvre enfant s’évanouit.
Blaise, pour secourir Nicole,
Fut chercher du monde aussitôt,
Le nigaud!
Il faut l’envoyer à l’école.





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[strophe 6]
L’amant de la jeune Philis
Étant près de s’éloigner d’elle,
Chez la belle
Il envoie un de ses amis.
Vas-y, dit-il, et la console.
Il se fie à son confident.
L’imprudent!
Il faut l’envoyer à l’école.
[strophe 7]
Aminte, aux yeux de son barbon,
À son grand neveu cherche noise ;
La matoise
Veut le chasser de la maison.
L’époux la flatte et la cajole,
Pour faire rester son parent
L’ignorant!
Il faut l’envoyer à l’école.





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