TEXTES EN LANGUES MODERNES

Textes italiens (traduction supervisée par Laure Bénatouil)

attione scempia / attione intrecciata
scempia : “si fa dentro il transito senza la Peripetia, et senza la Recognitione” (p. 178). “La Peripetia e un mutamento di cose state nello contrario” (p. 178).
p. 189 v° “Tutta la tragedia consiste in due parti. Vna che si chiama Nodo. E l’altra si chiama Scioglimento (…). “Quattro sorti di Tragedia (…). Quella si chiama intrecciata, doue l’importanza d’essa è la Peripetia, & la Ricognitione”.
Traduction : “<L’action simple> a lieu lors du changement de fortune sans la péripétie ni la reconnaissance (…). La péripétie est une transformation des choses en leur contraire”
“Toute la trgédie se compse de deux parties. L’une s’appelle le nœud, l’autre le dénouement. (…) Il y a quatre sortes de tragédie (…). Celle-ci s’appelle entrelacée : le plus important en est la péripétie et la reconnaissance”.

  • III, 8, p. 217-218 : “simplici fauole, & attioni sono pessime hai epeisodiódeis [car. grecs] (cio è quelle che hanno le digressioni sconueneuoli). Et dico quella fauola ha uere le digressioni sconueneuoli, nella quale le digressioni // ne secondo uerisimilitudine, ne secondo necessita sono incatenate l’vna con l’altra”.
    Traduction : “Des fables et actions simples, les moins bonnes sont les épisodiques (c’est-à-dire celles qui ont des digressions impropres). Et je dis que celle qui a des digressions vraiment impropres est celle où les digressions ne sont liées les unes aux autres ni selon la vraisemblance ni selon la nécessité”.
  • III, 10, p. 237-241 (extraits) : “Et chiamo simplice attione quella il trapassamento della qualle, essendo essa, si come è stato diterminato, continuata, & vna sola, si fa áneu peripeteías [car. grecs] (cio è senza riuolgimento) o riconoscenza. (…) E rauiluppata è quella, della quale il trapassamento è con riconoscenza, o con riuolgimento, o con amenduni. (p. 237) (…).
    S’intende per rauiluppata quella, che è composta di due diuerse, o piu tosto contrarie materie, cio è di felicita e d’infelicita, o d’infelicita, & di felicita, & simplice quella, che è composta d’vna materia sola, cio è di felicita sola, o d’infelicita sola, continuando vn tenore di fortuna dal principio al fine. (p, 238) (…).
    Et chiamo fauola simplice quella, che non ha se non vna mutatione di stato felice in misero, o perlo contrario di misero in felice, come è la fauola predetta d’Edipo il tiranno. Et voglio io che la simplicita non riguardi la continuatione d’vn tenore di stato, come voleva Aristotele, ma la singolarita della mutatione dello stato. Alla quale simplicita risponde, per cosi dire, la dupplicita, o la trplicita. Perche la fauola doppia sara quella, la quale ha piu mutationi di stato felice in misero, o per lo contrario di misero in felice, si come n’ha molte la fauola d’Hercole il forsennato, & l’Antigone. Hora quando io dico, che piu mutationi di stato possono hauer luogo in vna fauola, non intendo, che quelle piu mutationi debbano sempre hauere luogo in vna persona sola, ma in diuerse anchora (p. 239) (…).
    Non è presa la traslatione da drappo spiegato, o rauiluppato, come lo stimano alcuni, da Aristotele, & trasportata a queste distintione di fauole simplici, & rauiluppate, quasi che le simplici, come drappi spiegati, sieno da prima subito manifeste agli occhi della mente d’ognuno, & le rauiluppate, come drappi piegati, non possano essere vedute da tutti subito, & pienamente. Ma sono dette simplici, come habbiamo detto, percioche non sono composte se non d’vna materia sola, cio è o di miseria, o di felicita. & sono dette rauiluppate, percioche sono composte di due materie congiunte & rauiluppate insieme, cio è di miseria, & di felicita, o di felicita, & di miseria”.
    Traduction : “Et j’appelle action simple celle dont le changement, l’action étant, comme on l’a dit, continue et une, se fait sans péripétie, c’est-à-dire sans retournement, ni reconnaissance. Et action enveloppée celle dont le passage se fait avec reconnaissance ou avec retournement ou les deux.
    On entend par enveloppée la fable composée de deux matériaux divers, ou plutôt contraires, à savoir bonheur puis malheur ou malheur puis bonheur, alors que la simple est composée d’un matériau unique, à savoir malheur seul ou bonheur seul, en suivant continument le même état de fortune du début à la fin.
    Et j’appelle fable simple celle qui a un seul changement de fortune du bonheur vers le malheur ou au contraire du malheur vers le bonheur, comme dans la pièce d’Œdipe roi. Et je tiens que la simplicité n’ait pas rapport à la continuité d’un même état de fortune, comme le voulait Aristote, mais à l’unicité du changement de fortune. À cette simpli­cité correspond, pour ainsi dire, la duplicité ou la triplicité de la fable. Parce que la fable double sera celle qui a plusieurs changements de fortune du bonheur vers le malheur ou du malheur vers le bonheur, comme on en voit tant dans Hercule furieux ou dans Antigone. Donc quand je dis qu’il peut y avoir plusieurs changements de fortune dans une pièce, je ne veux pas dire que ces changements multiples doivent affecter le même personnage, mais plusieurs (…).
    La métaphore du drap déplié ou enveloppé n’est pas, comme le croient certains, tirée d’Aristote à des fins de distinguer les fables simples des fables enveloppées, comme si les simples, comme des draps dépliés, étaient immédiatement visibles aux yeux et à l’esprit de chacun alors que les enveloppées, comme des draps pliés, ne pourraient être vues de tous tout de suite et intégralement. En réalité, on les appelle simples parce qu’elles ne sont composées que d’un matériau unique, soit le malheur soit la félicité, et enveloppées parce qu’elles sont composées de deux matériaux conjoints et enveloppés ensemble, à savoir soit le malheur puis la félicité, soit la félicité puis le malheur”.
  • p. 10 B : “…& che faccia la sua tramutation dalla buona alla cattiua fortuna intrecciata con peripetia, & con agnitione nello spacio di vn giro di Sole, & che non sia piena di Epissodii, & interposition non necessaria, ne verissimili”.

    Traduction : “… et que le changement de fortune, d’une bonne vers une mauvaise, se fasse par un entrelacs de péripétie et de reconnaissance dans l’espace d’un seul soleil, et qu’elle ne soit pas remplie d’épisodes et de digressions ni nécessaires ni vraisemblables”.
  • p. 15 A : “…intreciamento della tramutation di fortuna con peripetia, & con agnitione (…) Et peripetia è mutation contraria a quel, che tuttauia si sa”.

    Traduction : “…l’entrelacement du changement de fortune au moyen de péripétie et de reconnais­sance (…). Et la péripétie est le changement de ce qu’on sait jusqu’alors en son contraire”.
  • p. 42 “si può ella [la Tragedia] diuider in due parti, nel Ligamento, & nella Solutione. Et Ligamento è quella prima parte, che comincia da principio, & termina fin la, oue si fa il passaggio della tramutation di fortuna dalla prospera all’ auersa, & si chiama Ligamento : Percioche in esso tutte le cose sono rinchiuse, & nascoste, & inuiluppate di sorte, che anchora non si può ben scorger, in che essito, & in qual persona possa terminar l’attione. La Solutione poscia è quell’ altra parte, che è dal passaggio della buona fortuna alla cattiua fino al compimento di tutta la Tragedia. Et tal parte si chiama Solutione : Percioche soglie, snoda, & fa palese quell’ essito, infelice della persona principale, che fin la era grandemente intricato, & occulto”.

    Traduction : “La tragédie peut se diviser en deux parties : le nœud et le dénouement. Le nœud est la première partie, qui commence au début et se finit au moment du changement de fortune, qui d’heureuse devient adverse. On l’appelle nœud parce que les choses y sont toutes enfermées, cachées et enveloppées, de sorte que l’on ne peut pas encore bien distinguer quelle sera l’issue et quel personnage pourra finir l’action. Le dénouement ensuite est la partie qui commence au changement de bonne en mauvaise fortune jusqu’à l’achèvement de toute la tragédie. Et on l’appelle dénouement parce qu’elle résout, dénoue et révèle l’issue malheureuse du personnage principal, laquelle était jusque là extrêmement enchevêtrée et cachée”.