3. La lecture des ratures et des ajouts

  1. Après avoir écrit : « *Après avoir subi un coup de couteau le 15 mai, Jean Lescure était mort », l’étudiant a rectifié en ajoutant d’autres détails dans un souci de donner le plus grand nombre d’informations sur les circonstances du meurtre, ce qui répond au maxime de quantité chez Grice. Aussi avons-nous obtenu la version finale sous la forme suivante : « Après avoir subi un coup de couteau dans le dos le soir du 15 mai, près de son travail, Jean Lescure était mort ». Le remplacement de l’article défini le par« le soir du 15 mai » révèle un nouvel acquis puisque dans la production précédente, il (l’étudiant) avait écrit « dans la nuit de 3 février ».
  2. L’enchaînement par l’anaphorique démonstratif dans le segment : « ce dernier était » a été interrompu et effacé pour présenter Bertier. Si cette phrase avait été achevée, nous aurions obtenu : ce dernier était Fabrice Beaulieu. Probablement cette interruption a été dictée par la volonté de maintenir plus longtemps le suspense et de ne révéler que plus tard la vraie identité de la victime.
  3. Dans l’énoncé : « *qui sont étaient haut placé », le remplacement du présent par l’imparfait voulait mettre l’accent sur la rupture avec le présent : (Ils étaient haut placés, mais ils ne le sont plus).
  4. Dans l’énoncé : « *Jean Lescure était Fabrice Beaulieu qui était a été le directeur de la banque…». Ayant craint l’ambiguïté et que le lecteur ne se trompe en croyant que Fabrice Beaulieu était toujours le directeur d’une banque, l’imparfait a été ajouté, puis voyant que cet imparfait répétait le précédent, par autocorrection, l’étudiant l’a remplacé par a été ne connaissant pas d’autres moyens pour parler de l’ex-poste de Fabrice Beaulieu.
  5. Dans l’énoncé : « estet il a disparu », le remplacement de est par et revient à une autocorrection. Une prise de conscience de la différence entre le sens de est et et. « Ce qui à ouvrir a ouvert ». Ce remplacement ne peut être expliqué que par une réflexion sur le sens ou bien par une certaine intuition linguistique acquise.
  6. Dans l’énoncé : « et danset on a découvert » devait être continué ainsi : et dans l’étude de ce dossier on a découvert qui a été remplacé par « et on a découvert » ce qui a fait éviter une répétition assez lourde.
  7. Dans l’énoncé : « *et on a découvert qu’elle a était été derriere la mort de son mari », le remplacement de l’imparfait par le passé composé serait dû au fait suivant : l’étudiant se serait aperçu que le verbe avoir doit être suivi d’un participe passé, donc nous pouvons penser à une autocorrection grammaticale.
  8. Dans l’énoncé : « *avec la collaboration de son sa majort d’homme », le remplacement de son par sa reviendrait à une interférence avec la langue maternelle où le possessif prend les marques de genre du possesseur et les marques de nombre du possédé et comme Mme Bertier est féminin sa a remplacé son.
  9. Dans l’énoncé : « *après la compacité dedans l’ de son alibi » autocorrection qui souligne la conscience de la valeur du possessif.