Etude des productions de l’étudiante C

Première production : Les espoirs et les inquiétudes à l’approche de l’an 2000

1. Sur le plan syntaxique

  1. L’omission du sujet, l’addition d’un articulateur, le remplacement de l’articulateur mais par et dans l’énoncé suivant : «* chaque année on a quelque chose de nouveau et parfois sont bizzare, et encore les gens espères un certain changement, et s’inquiètent d’autres » qu’il faudrait corriger en : chaque année on a quelque chose de nouveau et parfois ce sont des choses bizarres qui arrivent, les gens espèrent un certain changement, mais s’inquiètent qu’il n’y en ait pas d’autres. Notons que l’interprétation des deux énoncés : « *et parfois sont bizzare » et «*s’inquiète d’autres » exige un grand effort de traitement.
  2. L’addition d’un anaphorique sans référent, le remplacement du verbe redevenir qui a le trait [+ état] par le verbe revenir qui a le trait [+ action] et qui est incompatible avec le sujet Beyrouth. Or ceci révèle une confusion dans le sens des deux verbes, due à la langue maternelle qui les traduit par le même verbe [ta’ud] et le remplacement du verbe avoir par le verbe être dans l’énoncé : «*J’espère que Beirut (Beyrouth) revient comme elle était l’autrefois et même plus jolie et qu’il y est quelque chose de nouveau » qu’il faudrait traduire en : J’espère que Beyrouth redeviendra comme elle était autrefois (ou qu’elle retrouve son visage d’autrefois) et même plus jolie et (qu’elle se renouvellera). Signalons que dans cet énoncé le remplacement du futur par le présent crée une contradiction inférentielle puisque l’étudiante parle de ses espoirs et ses inquiétudes concernant l’avenir.
  3. Le remplacement de l’anaphorique contextuel la par le cataphorique un, le déplacement de l’adjectif nouvelle, le remplacement de on référent neutre par son homonyme ont, l’omission de la négation ne et la présence des deux pronoms compléments que et le qui ont le même référent et qui dépendent du même verbe dans l’énoncé : «*…mais en même temps J’ai un angoisse que notre espérance d’une ville nouvelle ne soit pas une illusion un rêve qu’ont peut pas l’atteindre » qu’il faudrait corriger en : …mais en même temps J’ai l’angoisse que notre espérance de la résurrection de Beyrouth ne soit pas une illusion, un rêve qu’on ne peut pas atteindre. Signalons que le déficit lexical ne rend pas l’interprétation de cet énoncé assez aisée.
  4. Le remplacement de ce qui par qu’est-ce que qui révèle la confusion entre l’interrogation directe et l’interrogation indirecte et entre la syntaxe des deux pronoms relatifs qui et que, la confusion entre les deux verbes passer et se passer, et le remplacement de l’indicateur temporel dans qui a le trait [+ futur] par l’indicateur temporel après, remplacement dû à la langue maternelle, qui traduit les deux indicateurs par le même mot [ba’d] dans l’énoncé : «*…parce que l’homme ne sait pas qu’est-ce que va passer après cinq ans… » qu’il faudrait corriger en : parce que l’homme ne peut pas prévoir ce qui va se passer dans cinq ans…