Sixième production : Une lettre adressée à un responsable

1. Sur le plan syntaxique

  1. Dans l’énoncé : « *Comme notre commune m’ donné l’honneur d’être le maire du BarouK et le droit de parler à leurs places », si nous corrigeons le lexique, qui est traduit de l’arabe, nous aurons : comme notre commune m’a fait l’honneur d’être le maire du Barouk et de parler en son nom…, le syntagme « le droit » sera superflu. Par ailleurs dans l’expression : « à leurs places », nous avons une syllepse où l’énonciateur a fait l’accord, selon le sens et non selon la règle grammaticale, avec les gens de la commune que le maire représente, au lieu qu’il le fasse avec le syntagme la commune remplaçable par en son nom. Par ailleurs, à leurs places réunit des règles relatives à la langue maternelle et à la langue cible leurs s’accord avec le possesseur (les gens de la commune) selon la langue maternelle et places s’accorde selon la langue cible avec l’article possessif.
  2. Dans l’énoncé : « *et comme vous le savez que notre village à beaucoup souffrit pendant la guerre alors que nous jeunes ont un besoin même un droit de scolariser, de travailler et encore d’ammuser », l’addition de la conjonction que reviendrait à une surgénéralisation intralinguale savoir que qui coïncide avec une règle de la langue maternelle, qui fait suivre les verbes introducteurs d’une complétive par la particule [inna], d’autre part l’accent grave (`) sur le [a] reviendrait à la non sensibilisation à la différence entre à et a. signalons aussi la non sensibilisation à l’opposition entre l’anaphorique contextuel le et le cataphorique un (ce n’est pas le premier cas rencontré) et à l’opposition entre l’actif et le passif dans les verbes : scolariser / être scolarisé qui ont pour traits respectifs [+ transitif] et [- transitif] et à celle des verbes amuser et s’amuser qui ont aussi les traits respectifs [+ transitif] et [- transitif]. Ces erreurs ont d’ailleurs un impact pragmatique dans la mesure où les constructions de ces verbes, dans le contexte, exigent la présence de complément. Or, l’absence de ce dernier rend l’énoncé incomplet ; d’autre part ces constructions reproduisent un contre sens i.e. elles ont un sens différent de ce que voulait exprimer l’énonciateur.
  3. L’énoncé : « *c’est ainsi que les jeunes se rencontrent, travaillent ensemble et présentent leurs dons » exprime la manière (c’est de cette manière que) alors que l'étudiante voulait exprimer une conséquence qui se situe dans l’avenir, ce qui, dans ce cas-là exige l’emploi du futur et l’énoncé doit être corrigé en ainsi, les jeunes pourront se rencontrer, travailler ensemble et présenter leurs talents. La conséquence en est une contradiction inférentielle.
  4. Dans l’énoncé : « *nous possédons un terrain de 300 m2 on peut le luil’organiser ». Avant de raturer les pronoms lel’, l'étudiante avait écrit le puis s’apercevant que organiser commence par une voyelle, elle a remplacé le par l’ puis elle a raturé les deux pour ajouter un lui ; ceci prouve l’instabilité dans le système de l'étudiante qui attendrait une confirmation à l’une des deux hypothèses.
  5. Dans l’énoncé : « *pour que tous les gens, grands et petits, puissent participer et se rencontrer », c’est la construction du verbe participer qui échappe à l'étudiante : on dit participerà quelque chose ; le verbe ayant les traits : [+ transitif + complément indirect]. D’ailleurs l’absence de complément a un impact pragmatique parce que le récepteur se demande : participer à quoi ? Ce manque d’information ne rend pas l’interprétation aisée.
  6. Dans l’énoncé : « *un autre projet Je crois qu’il est de faire un festival à la fin de chaque été »qu’il faudrait corriger en : un autre projet consiste à organiser un festival, c’est le déficit lexical qui est à la base de ce début entortillé de la phrase.