1.3. L’interlangue des étudiants

1.3.1. Les phénomènes d’apprentissage généraux

1.3.2. Les manifestations de l’interlangue

a- Sur le plan grammatical

  1. Des conflits entre deux règles qui vont inciter l’apprenant à émettre des hypothèses qui sont par la suite infirmées ou confirmées comme dans les exemples suivants : « *une personne a est survécus… », « *nous possédons un terrain de 300 m2 on peut le lui l’organiser », « *la mer a devenu polluér ».
  2. La systématicité dans l’emploi d’une structure, dans l’orthographe d’un mot et dans la marque du genre d’un mot qui révèle un système propre à l’apprenant. A titre d’exemple, dans l’emploi du présentatif il y a, un étudiant éliminait systématiquement le y dès que le verbe avoir changeait de temps. Ainsi on lit « il y a » mais« il aura »et« il aurait » au lieu de il y aura et il y aurait.
  3. Des surgénéralisations intralinguales et interlinguales qui sont selon Vogel « des écarts créatifs par rapport à la norme de la langue cible : elles sont révélatrices d’un comportement exploratoire de l’apprenant mettant en œuvre des règles génératives et participent du processus continu de différenciation qui lui permet d’affiner ses connaissances dans la langue étrangèreKlaus Vogel.- L’interlangue : la langue de l’apprenant trad. de l’allemand par Jean-Michel Brohée et Jean-Paul Confais.- Toulouse : Presses Universitaires du Murail, 1995. p. 62. ». Pour en citer quelques exemples :
    1. Les noms qui ne se terminent pas par un [-e] muet sont des noms masculins « *les meilleurs façons ».
    2. Le nom est toujours précédé d’un déterminant : « *comme un hôte » au lieu de : comme hôte et « *comme une maire » au lieu de : comme maire.
    3. Dans la syntaxe de l’adjectif : « *à basse voix », « *je suis une simple fille ».
    4. Dans la terminaison des verbes : le futur se forme à partir du présent en ajoutant la terminaison [-rai], [-ras], [-ra] « *offrera ».