Quel objet d’étude ?

Toujours avec la même perspective d’une analyse fondée sur un corpus recueilli et décrypté personnellement, nous avons choisi pour objet d’étude les interactions verbales qui ont lieu au cours des dégustations de vins telles qu’elles se pratiquent le plus couramment, c’est-à-dire oralement et collectivement. Sachant que, identifier un arôme ou un vin est une performance qui exige la mise en éveil de sensations individuelles et que, parler d’une odeur ou d’un goût exclusivement internes, c’est aussi parler de soi, nous avons voulu observer ce qui est effectivement échangé lors des interactions “plurilocuteurs” de ce type :

‘« La dégustation du vin […] se distingue de la plupart des autres [domaines d’expérience] par deux aspects qui la caractérisent : la nature de son référent, de l’ordre du sensoriel, qui échappe en grande partie à la possibilité d’être objectivé, et le fait qu’elle n’a de sens que par le discours qu’elle engendre » (Coutier, 1994, 662). ’