La désignation

On peut orienter le sujet lors de sa tâche de reconnaissance et de verbalisation des odeurs en lui présentant dans le même temps un choix de termes qualifiants (ou descripteurs). Deux types de descripteurs (Sauvageot, 1996) peuvent être proposés selon les visées de l’expérimentateur :

Le sujet est préalablement entraîné avant de participer à l’expérimentation.

On peut objecter l’absence de spontanéité consécutive au conditionnement progressif du sujet doué de malléabilité, ainsi que le démontre Roudnitska (ici, à propos de la méthylionone) :

‘« Chacun suit son inclination naturelle et s’accroche à un repère qui l’a spécialement frappé, l’odeur du bois par exemple. Si nous attirons son attention [du sujet] sur un autre repère, l’odeur de cuir, il finira par la remarquer à son tour. De proche en proche, dans un ordre préférentiel, en guidant son olfaction par des descriptions imagées, nous lui ferons faire l’inventaire complet de l’odorant et en fin de compte il en aura une vue globale assez voisine de la nôtre. Ce repérage exige une attention et une concentration d’esprit, que chaque individu n’est pas disposé à consentir ou n’a pas la capacité mentale de fournir. C’est souvent ce qui fait croire que les appareils sensoriels fonctionnent différemment les uns des autres » (1994, 14). ’

La reconnaissance des odeurs est donc aussi régie par le principe de suggestivité : il est reconnu (Sauvageot, 1996) qu’un choix de termes proposé au départ augmente la performance du sujet, entraîné au préalable ou non, dans sa capacité à discriminer, mémoriser et nommer ce qu’il perçoit.