La dénomination

Pour ce qui concerne les odeurs, on sait qu’un individu moyen non entraîné ne peut identifier, en les nommant, qu’une demi-douzaine d’odeurs familières 52 . Ce qui, pour de nombreux auteurs, est le résultat d’un défaut d’éducation :

‘« Alors qu’un enfant, dès trois ans, apprend systématiquement à dénommer les couleurs, la verbalisation de l’expérience olfactive est généralement laissée au hasard de l’apprentissage individuel. Ainsi, ce qui fait que les odeurs sont nommables serait la similitude des expériences des sujets, de sorte qu’à la limite la dénomination des odeurs par une seule étiquette est impossible : l’eugénol est qualifié comme l’odeur du clou de girofle par une partie des sujets français, comme l’odeur “du dentiste” par une autre partie […] et comme odeur épicée ou chimique par les sujets qui ne peuvent l’identifier » (Rouby et Sicard, 1997, 62).’

Des écarts s’observent entre sujets naïfs et sujets entraînés ou professionnels. Pour un parfumeur par exemple, l’acquisition d’une terminologie spécifique lui permet de discriminer sur une échelle établie jusqu’à trois mille produits environ (Chastrette, 1995, 64). Nommer est un moyen de discriminer et mémoriser plus rapidement et plus justement une odeur.

Notes
52.

D’après Rouby et Sicard (1997). Les résultats de travaux de Sumner, rapportés par Holley (1999), sont similaires.