La suppléance

Sans entraînement à l’identification et à la dénomination des odeurs, un sujet utilisera des moyens empiriques de suppléance. Sa réaction au stimulus odorant, si l’attention requise est suffisante, peut être triple. S’il est dépourvu de toute aide suggestive (intervention d’un animateur professionnel ou liste des descripteurs), le sujet est au moins capable d’évaluer l’odeur sur l’axe plaisir / déplaisir, sur celui de l’intensité fort / faible et par le degré de familiarité (connue / nouvelle).

Une odeur est toujours et avant tout jugée sur le paramètre hédonique,

‘« du fait que, à toute senteur, et dès le plus jeune âge, on associe spontanément une sensation de plaisir et de déplaisir » 53 . ’

Elle est exprimée spontanément comme un ressenti exclusivement individuel :

‘« Chez les sujets naïfs, la dimension dite hédonique apparaît généralement au premier plan. La dimension d’intensité et celle de familiarité interviennent également dans la perception par les naïfs de la proximité entre odeurs » (Rouby et Sicard, 1997, 62).’

Le sujet peut encore identifier l’odeur en la reliant soit à une odeur voisine (fraise / framboise / cerise), soit à sa catégorie (fruits rouges). Ce mode d’identification progressive se limite à l’évocation d’un substantif, mais il n’équivaut pas à la description proprement dite de l’odeur. Il constitue néanmoins une des étapes pratiquées par les professionnels :

‘« Comment décrire une odeur ? On ne peut le faire qu’en procédant par analogie avec une odeur connue, à laquelle elle s’identifie, ou ressemble, ou qu’elle évoque » 54 . ’
Notes
53.

Travaux de Rouby et Sicard rapportés dans l’hebdomadaire Lyon Capitaledu 28 février 1996.

54.

Peynaud, in Lenoir (1981).