2.1.3. Expression de la subjectivité

Odeur aurait une valeur objective 55 du fait de l’absence de connotation portée par le terme (une odeur peut tout aussi bien être bonne que mauvaise) à la différence de senteur qui réfère toujours à une odeur agréable (au sujet) tandis que parfum est une combinaison d’au moins deux odeurs “monotypées” : un parfum de rose donne une odeur de forme « rosée ».

La notion d’objectivité de l’odeur en tant que perception du sujet est paradoxale. Une impression visuelle (une forme, une couleur) peut être objectivée, c’est-à-dire “extraite” de son support. Une impression olfactive au contraire est verbalisée : 1°) par le moyen d'une médiation qui assimile la source odorante avec son support ou la situation concrète qui l’évoque ; 2°) sur des impressions subjectives dues à l’intensité de la sensation et au plaisir qu'elle provoque.

Une équipe de chercheurs 56 a mis en place une approche pluridisciplinaire de l’olfaction, associant :

‘« aux démarches positives classiques, des recherches linguistiques et psycholinguistiques relatives à l’expression des phénomènes olfactifs en langue » (Dubois, Rouby, 1997 a, 14).’

Nous rapportons une partie des résultats publiés 57 concernant le mode de définition et de dénomination des odeurs pratiqué par un groupe de sujets testés et à travers lequel apparaissent les marques du sujet. Nous ferons part également de l’influence des odeurs sur le sujet.

Notes
55.

Il faudrait plutôt dire neutre.

56.

Équipe de neurophysiologistes de Lyon 1 et de linguistes de Lyon 2 ayant travaillé sur « Catégorisation d’odeurs et invariance dans la perception des odeurs » (décision d’aide n° 92CO427, nov. 1992) et, à l’échelle nationale, sur “Catégorisation” du programme “Cognisciences” dirigée par D. Dubois.

57.

David, 1997 et David et al., 1997.