2.4.3. Les résultats

L’obtention d’une cohérence entre hypothèses et résultats ne satisfait pas la plupart des auteurs. Les conclusions aboutissent à un constat de non consensus (Lehrer), d’absence de codification (David et al.) ou d’imprécision sémantique (Coutier) et traduisent la difficulté du chercheur qui, confronté à sa seule interprétation, recherche les consensus sans engager pour cela d’échanges entre les sujets.

Parfois, le corpus utilisé comme matériau de recensement des unités n’aide pas à illustrer la question posée. C’est le cas du problème de la métaphore développé par Coutier (1994) qui analyse les termes une fois extraits de leur contexte écrit. Les termes sélectionnés par l’auteur elle-même et classés par champs sémantiques sont considérés comme tropes du fait de l’existence d’une analogie entre le sens d’origine et le sens en dégustation. Mais l’analyse sémantique s’appuie sur la consultation des lexiques spécialisés et des dictionnaires sans être confirmée par un retour aux textes du corpus. Une deuxième analyse plus détaillée de termes dans leur contexte d’origine (comptes rendus de dégustation) aurait permis d’illustrer le fonctionnement des tropes définis, évitant alors de maintenir :

‘« un flou linguistique constaté pour un petit nombre [d’unités analysées, l’exemple de enveloppé] et une tendance à la polysémie pour d’autres [comme large ou avoir du corps] » (id., 670).’

Car le flou ne semble pas relever uniquement « du choix des sèmes retenus pour la production métaphorique », mais également, lorsqu’il s’agit d’adjectifs et de locutions attributives, du nom qu’il qualifie en contexte.