1.1.3. Le contrat de communication

La situation de dégustation et le genre de discours qu’elle génère invitent les participants à interagir dans l’intention de « construire du sens » pour aboutir à un but : celui d’une description à plusieurs soit de l’arôme présenté soit des qualités du vin dégusté :

‘P. mais il est pas tout jeune
C. non il est p’t-êtr’ pas tout jeune mais
P. non non mais
C. mais il donne une impression d’jeunesse
P. oui oui oui oui’ ‘D. oui c’est ça le charme en fait
P. oui oui’ ‘[rire] (S.A.V. n°15, 979).’

La notion de « contrat de communication » telle que la définit Charaudeau (1993 et 1995) englobe les conditions dans lesquelles se déroulent nos interactions. Parfois explicitées en début d’interaction, ces conditions de bon déroulement de l’interaction, instituées par les protocoles d’actions (discriminations et dégustations), définissent le genre de discours.

D’une manière sous-jacente à ce contrat, interviennent des règles de cohérence du discours car :

‘« Nos échanges de parole […] sont le résultat, jusqu’à un certain point au moins, d’efforts de coopération ; et chaque participant reconnaît dans ces échanges (jusqu’à un certain point) un but commun ou un ensemble de buts, ou au moins une direction acceptée par tous » (Grice, 1979, 58).’

Nous aurons à évoquer les maximes conversationnelles qui régissent ce principe de coopération défini par Grice :

‘« que votre contribution à la conversation soit, au moment où elle intervient, telle que le requiert l’objectif ou la direction acceptée de l’échange verbal dans lequel vous êtes engagé » (1979, 59).’