1.2.1. La compétence linguistique

Cette compétence est reliée au type de discours, celui de la dégustation, et touche plus spécifiquement la composante lexicale. Pour que, par exemple, le terme 85 rond, énoncé dans un environnement verbal tel que :

‘A. la mise en bouche est souple’ c’est long’
E. il est pas trop astringent
A. c’est généreux non c’est rond c’est- c’est moelleux c’est généreux c’est agréable (Vivier 97, n°10, 561).’

ait le signifié sélectionné suivant :

‘« se dit d’un vin qui ne présente aucune aspérité, plein, donnant l’impression de densité » (Hachette, 1996), ’

il faut que, en deçà du contexte situationnel dans lequel il est énoncé, il soit produit et interprété de façon appropriée. Pour cela, les sujets dégustateurs sont supposés avoir acquis une compétence lexicale qui leur permet de décoder sans ambiguïté la valeur sémantique de rond lorsqu’il est attribué à un vin. Autrement dit, en vertu de cette compétence, les locuteurs doivent non seulement connaître rond comme appartenant à un système commun, en l’occurrence celui de la langue française, mais aussi comme ayant un “autre” sens (que nous ne considérons pour l’instant ni second ni dérivé ni figuré…) à l’intérieur d’un “autre” système plus spécifique commun à un plus petit groupe : celui du vocabulaire des dégustateurs.

Notes
85.

On appellera terme un élément du discours (et non du lexique dont les éléments sont les mots ou lexèmes). Il se définit, selon Le Guern (1973), par rapport à son contexte et réfère à un univers déterminé. Nous verrons, dans « l’analyse lexico-sémantique », la motivation de son emploi.