2. Les paramètres du corpus

2.1. Degré d’authenticité

Certaines réunions de dégustation institutionnelles sont, pour des raisons diverses, non accessibles ou non enregistrables. Nous avons pu en enregistrer quelques-unes et, de plus, “composer” des situations de dégustation en organisant le choix du lieu, des personnes, l’ordre des séquences et en instaurant les consignes en fonction de la compétence des participants (amis, élèves, sommeliers...).

Hormis les deux enregistrements en situation de cours (avec les élèves) dont nous n’avons programmé ni le lieu, ni le choix et le nombre des participants, ni les vins dégustés, les interactions du corpus sont issues de situations induites, c’est-à-dire initiées et mise en place par nous-même. Elles n’ont pas le caractère purement naturel d’un enregistrement pris “sur le vif”, rigidifiées à la fois par la tâche (relative au degré de savoir-faire du dégustateur) et par les contraintes du cadre (nombre des participants, choix et ordre des vins dégustés, temps imparti…). Néanmoins, ces interactions sont attestées, enregistrées en respectant au plus près notre protocole requis pour la collecte des données et transcrites pour les besoins d’une analyse à point de départ empirique. Nous considérerons que les données sélectionnées sont “naturelles” (« natural data » Kerbrat-Orecchioni, 1990, 70) et que leur authenticité 89 satisfait le type de démarche empirique préconisé par l’analyse conversationnelle.

Notes
89.

Cf. Kerbrat-Orecchioni (1990, 71) au sujet des degrés d’authenticité.