2.5. Transcription

La transcription, objet de toute l’attention du transcripteur, n’en est pas moins le résultat d’un point de vue de celui-ci. Et :

‘« il y a inévitablement une sélection des données [...] ; la trace même a déjà été soumise à une transformation quelconque, soit par l’homme soit par ses instruments » 96 .’

C’est pourquoi, toute transcription n’est fidèle que partiellement, étant l’artefact écrit de l’enregistrement, lui-même déjà artefact de l’événement effectif 97 .

Le travail de transcription a donc visé à obtenir un texte qui soit le plus fidèle possible sans être non plus surchargé de signaux qui seraient inexploités et gêneraient la lisibilité. Nous restons consciente que des imprécisions persistent, liées aussi bien à la qualité des enregistrements qu’au nombre successif d’écoutes et de lectures des cassettes.

Pour les besoins de l’analyse, nous avons sciemment transcrit les “ratés”, c’est-à-dire la plupart des répétitions, des hésitations et les troncations de mots ou d’énoncés. À ce niveau de transcription est restituée la difficulté des dégustateurs, professionnels autant qu’amateurs, à exprimer leurs sensations et à les “faire valoir” à l’ensemble du groupe.

Notes
96.

Bateson (Vers une écologie de l’esprit, 1977, 72, Seuil, Paris) cité par Kerbrat-Orecchioni (1990, 71).

97.

Cf. Kerbrat-Orecchioni (id., 69-73).