3.2.2. L’histoire conversationnelle

Nos interactions enregistrées adhèrent à différentes histoires conversationnelles, c’est-à-dire à un nombre d’interactions antérieures, variable selon les participants du groupe pris deux à deux. La majorité des participants ne se rencontrent pas pour la première fois :

• Les sommeliers assistent régulièrement aux réunions de leur association ou à des manifestations de dégustation.
• Les élèves, qui sont en troisième année de formation, suivent les cours de dégustation et de discrimination d’arômes avec leur professeur depuis le début de l’année scolaire au moins.
• Des dégustations antérieures ont fini par ritualiser quelque peu la tâche au sein du groupe d’amis.
• Les membres de la famille se sont souvent exercés à identifier les odeurs tant environnantes (fleurs, vins, herbes) qu’issues des échantillons d’arômes proprement dit.

Il existe donc plusieurs histoires conversationnelles ou ensembles d’interactions préalablement tissées entre les participants au cours de leurs rencontres passées dont certaines étaient des dégustations ou des “jeux” de discrimination d’arômes. L’histoire conversationnelle contribue, avec les savoirs et l’expérience partagés, à la cohérence de l’interaction :

‘« L’histoire et l’expérience communicative communes constituent des facteurs aptes à faciliter la coopération conversationnelle » (Gumperz, 1989, 44). ’