2.3. Remarques sur les mots extraits du lexique consulté

2.3.1. Les mots sélectionnés

Ont été recensés du lexique du vin Hachette environ deux cents mots sur un total de 1654 - ce qui représente une proportion de 12 %. mais la référence à un seul lexique ne pouvait faire office de matériau consensuel et nous avons soumis à révision notre sélection :

  • d’abord en supprimant parmi les mots sélectionnés ceux que les deux sommeliers à qui nous avons demandé un avis, n’emploient jamais ou n’ont jamais entendus au cours de leur pratique de dégustation :
‘aigu, aimable, amaigri, ardeur (avoir de l’), brûlé, cachet (avoir du-), caressant, carré, charmant, chenu, combatif, confortable, coquet, coquin, cuisse (avoir de la), défraîchi, délectable, distant, doucereux, fougueux, gaieté, galbe (avoir du-), gentil, goûteux, gracieux, gros, honorable, incisif, intelligent, invitant, loyal, montant (avoir du-), musclé, riant, sage, sapide, sensuel, succulent, ténébreux,’

hormis marqué qui est maintenu, étant à la fois accepté par l’un des deux sommeliers et attesté dans le corpus ;

  • en la confrontant au vocabulaire de la dégustation proposé par Peynaud et Blouin (1996, 178-198) qui ne mettent en italique que les termes qu’ils estiment codifiés c’est-à-dire :
‘« raisonnables et d’un usage assez courant dans les dégustoirs,, en écartant la foule des expressions vineuses imaginées par la littérature » (id. 173).’

Et nous trouvons une superposition quasi totale avec notre sélection, n’ajoutant que grand et simple, qui figurent dans le corpus ;

  • en confirmant encore la justesse de ce choix à l’aide de l’ouvrage de Chatelain-Courtois 117 qui distingue les mots ou les expressions issus de « l’imagination de l’amateur » et ceux qui revendiquent un « souci de précision » (1984, 112), ceux qui ne sont utilisés que par « certains auteurs » (carré, corsage) ou dans une région déterminée, ainsi que ceux devenus plus désuets (fûté 118 ).
Notes
117.

Qui se défend néanmoins de trop de formalisme : « Qu’on ne s’attende pourtant pas à trouver dans ce livre un essai de normalisation du vocabulaire […]; elle n’est ni de ma compétence, ni même de mes plaisirs » (1984, 8).

118.

Chatelain-Courtois, (1984, 162).