2.4.2. Les termes extraits du lexique

Les termes extraits du lexique (figurant dans la troisième colonne) représentent la plus forte proportion de l’ensemble constitué 127 . Ce sont pour la plupart des termes issus du vocabulaire courant si l’on admet que seuls :

‘bouqueté, foxé, gouleyant, ’

ainsi que :

‘alcooleux, charpenté, pinoter, sauvignonner, terroiter, (absents du dictionnaire), ’

peuvent être spécifiquement et uniquement attribués au vin en dégustation.

On voit par là que les professionnels, pour les besoins de l’analyse organoleptique, ont construit leur lexique sur la base du vocabulaire courant, renonçant aux termes chimiques ou à une terminologie ad hoc trop absconse. Ce ne sont pas de nouveaux termes (ou néologismes) qui ont été créés, mais de nouveaux emplois qui déroutent le profane comme le souligne Coutier :

‘« … ce sont souvent les mots en apparence les plus communs qui lui [le profane] font prendre conscience du caractère particulier, spécifique, “initiatique” du discours de la dégustation et de ce qu’il recouvre » (1994, 663).’

La consultation des définitions données par le lexique Hachette a confirmé quelques relations sémantiques, pressenties ou non, entre les termes :

voire, selon l’interprétation qu’en donne le dégustateur (polysémie subjective), par exemple, fin 128 et :

‘chaud : « … pour certains dégustateurs, si la chaleur s’impose le vin est déséquilibré, l’alcool devant se fondre dans le vin sans se manifester. Pour d’autres, un vin chaud se distingue d’un vin brûlant, la chaleur n’étant considérée que comme un caractère au même titre que l’acidité ou la force tannique ».’

L’observation de ces rapprochements sémantiques peut s’avérer utile pour l’analyse des désaccords et des négociations relevés au cours des dégustations.

Notes
127.

On en compte 172 sur un total de 208 termes ; ceux du corpus sont au nombre de 127.

128.

La finesse, attribuée aux vins de qualité (vs. vins de table), tendrait à être reconnue unanimement par « tous les dégustateurs, quelles que soient leurs origines » géographiques. Cette universalisation de l’appréciation semble découler de l’amélioration et de la profusion des moyens de transport alors qu’« il y a moins de cinquante ans », les critères de qualité étaient divergents d’une région ou d’un pays à un autre (Hachette, 1996).