3.4.1. Étude de la construction Je trouve que

L’occurrence particulièrement abondante de je trouve (que) et de quelques autres tu trouves, on trouve, vous ne trouvez pas ? nous oblige à la décrire et à poser parallèlement deux questions :

  • Pourquoi cette construction est-elle si fréquente dans le corpus de dégustation 200 ?
  • Pourquoi ne rencontrerait-on pas, plutôt que :
‘je trouve qu’il est gras’

la formule élidée il est gras ou la même suivie detrouver, en fin d’intervention :

‘L1 il est gras enfin, je trouve’

ou complétée par un autre locuteur dans un échange du type :

‘L1 il est gras
L2 tu trouves ’

ou encore l’expression synonyme avec juger, penser, estimer, avoir l’impression, croire :

‘j’estime qu’il est gras
j’ai l’impression qu’il est gras ?’

Nous avons recensé toutes les occurrences de trouver dans le corpus afin d’en dégager les réalisations les plus régulières et de les confronter aux acceptions du dictionnaire. Après une présentation de la description de je trouve que par Ducrot, nous analyserons quelques cas du corpus.

Notes
200.

Normand (1999, 74-75), qui recense séparément dans un corpus écrit et dans un corpus oral les formes linguistiques les plus fréquentes, constate parmi les six formes les plus utilisées dans le corpus oral, après le substantif vin, celle de trouver conjugué à la première personne je. Y figurent également : bouche, nez ainsi que deux autres substantifs : notes (au pluriel : des notes de pomme, des notes un peu de pêche, des notes grillées, des notes très citronnées…) et côté (défini ou indéfini : le côté jeune, un côté fruité, un côté très agrume…). Ces calculs, fournis par un logiciel adapté, se rapprochent très notablement de nos remarques fondées sur la lecture des transcriptions.