3.4.2. D’autres constructions spécifiques

Les dégustations mettent en situation des locuteurs avec un objet qu’ils décrivent et évaluent. Or, ni l’échantillon d’arôme, ni son odeur, ni celle du vin, ni le goût du vin, ni parfois même le vin (objet visible et palpable) ne sont dénommés ou pronominalisés. Le dégustateur désigne de préférence la chose référée à l’aide de :

‘ça, c’est, le côté, les notes, quelque chose… ’

comme si les contours de cette chose ne pouvaient être délimités ou n’avaient pas de valeur cruciale en dégustation. À la place du substantif (ie. odeur, nez, attaque, milieu, bouche), ce n’est qu’une partie ou un aspect que l’on évoque. Seul vin est régulièrement dénommé ou pronominalisé :

‘c’est un vin jeune ça
c’est pas un vin en dentelle
c’est un vin très atypique
c’est un vin prometteur
c’est pas un grand vin mais c’est un vin: amusant frais euh acidulé
il a une agressivité
il a un côté nerveux
il n’a ni le gras ni la longueur
il a une sécheresse.’

Nous décrirons les différentes occurrences des tournures impersonnelles, des constructions déictiques et d’autres formes modalisantes relevées dans le corpus avant de donner une interprétation de l’ensemble.

Elles introduisent un état de chose et prennent différentes formes selon la nature de cet état :

‘y’a la rose là
y’a la fich- fleur de tiaré ’ ‘y’a un joli nez
y’a un nez à caractère fruité
y’a un parfum léger
en fait y’a un nez y’a un nez:: complexe en bouche y’a une attaque euh
y’a une ambiance
y’a un agrume aussi
y’a quand même encore des:: des tanins qui sont très fermes
(clic lingual) y’a une sécheresse
y’a une âpreté oui à l’attaque surtout’ ‘y’a d’la vanille
y’a du parfum
y’a du par exemple du vétiver
y’a:: moi y’a un p’tit peu d’résine aussi’ ‘y’a un côté fraise
y’a une toute petite dimension muscat
y’a quèqu’ chose qui peut faire penser à un fruit confit
y’a quelque chose de boisé
y’a quèqu' chose derrière ah j’ai en- j’ai envie d’ dire d’la réglisse
y’a ce côté pierre que n’a pas l’bourgogne’ ‘y’a de ça mais c’est pas exactement la même odeur quand même’