Les déictiques (ça / c’est / ça c’est / là), fréquents en dégustation, marquent la présence de l’objet en situation. Ils servent à pointer un objet proche dont la référence est diffuse, soit que le locuteur ne l’ait pas encore identifié, soit qu’il veuille référer à un ensemble plus complexe :
Le locuteur désigne ce qu’il n’a pas encore dénommé. Il s’agit d’un stade de pré-verbalisation, antérieur à l’identification d’un arôme ou à l’introduction d’une nouvelle phase d’analyse :
‘j’connais que çaLe locuteur évoque un objet ou référent qu’il appréhende sous une forme holistique :
‘ça resteL’emploi quelquefois pléthorique des déictiques démonstratifs ça / c’est s’accompagne d’un geste (lever du verre) et d’un regard (tourné vers l’objet désigné : le verre ou l’échantillon d’arôme). Ils sont le plus souvent attestés à l’intérieur de structures impersonnelles dans lesquelles la marque du locuteur (je) est absente ou remplacée par on :
‘c’est pas très bon hein oui, alors quand on a ça’ des fois d’le mettre en carafeLe démonstratif est utilisé pour introduire un adjectif, soit dans la forme c’est + Adj. :
‘au nez c’est franc c’est:: c’est netsoit avec choses ou avec côté :
‘ça c’est l’côté piquantL’utilisation renforcée des déictiques a-t-elle une simple fonction désignative ? Le déictique est parfois le moyen de référer à un univers sensoriel acquis, mais peu manifeste :
‘j’connais que çaL’énonciation de pronoms démonstratifs peut actualiser des référents flous :
‘ce côté gRAs ce côté glycéROl ces larmes très Riches 208 ’Énoncé extrait du corpus D.E.A. 1993.