L’interaction prend la forme d’une interview lorsque l’action en cours amène un locuteur à poser un problème, à interroger les autres participants et ainsi à piloter le thème 217 :
‘« L’interview s’apparenterait à l’entretien si l’un des interlocuteurs ne se spécialisait pas dans les questions, tandis que l’autre, ou les autres, ont à fournir des réponses » (André-Larochebouvy, id., 11).’Des questions sont implicitement posées au départ : ce sont à chaque séquence celles de décrire et de juger les échantillons d’arôme et de vin présentés. Cela dit, on observe aussi une structure proche de l’interview, lorsque le professeur devient meneur :
‘A. de quel ordre est la P.A.I.’De manière plus inattendue, on trouve la forme de l’interview au cours de l’interaction S.A.V., lorsque D. ne cherchant pas se prononcer le premier (il pense à l’odeur de “rose”), se met à questionner P. et l’aide à avancer dans sa recherche :
‘P. y’a une odeur de bois moi j’trouve un peu heinLa formulation des questions semble être une aide à la progression du travail cognitif commun auquel sont attelés les participants. Mais elle est transitoire : une telle démarche très ponctuelle d’interview s’apparente à la maïeutique, agrémentée toutefois du caractère ludique de la devinette, voire de l’humour (ici, le rire de D. joue sur la double occurrence de piquer / soit le nez soit la peau / et préfigure la réponse « odeur-de-rose »).
On trouve aussi certains traits de l’interview dus aux contraintes de l’enregistrement et qui sont, comme le précise André-Larochebouvy (1984, 12), d’ordre stylistique (chaque participant contrôle son langage) et technique (les participants évitent de parler en même temps).