2.5.2. Les questions

Les questions sont des actes de langage consistant à vouloir de son destinataire obtenir un apport d’information (Kerbrat-Orecchioni, 2001, 86). Au cours d’une dégustation, la question porte sur le référent ou sur la sensation éprouvée : les participants recherchent un consensus au travers de leurs impressions respectives. A. pose directement la question à l’élève :

‘A. d’abord l’aspect visuel qu’est-ce que-
E. ben j’le trouve assez clair
A. oui (Vivier 96 n°2, 19).’

Elle peut être d’ordre métalinguistique lorsqu’il s’agit de faire préciser la proposition d’un participant : c’est la recherche d’un consensus des signes utilisés. C. amène indirectement à M. à préciser ce qu’elle entend par typique :

‘M. ... ça a une odeur de blanc typique un peu
C. ah une odeur de blanc typique
M. piquante
C. ça veut pas dire grand chose (S.A.V. n°15, 783).’

Dans nos enregistrements, les questions directes sont posées par le professeur à ses élèves (premier exemple ci-dessus) mais, le plus souvent, elle se font indirectement (deuxième extrait ci-dessus). On parle d’actes de langage indirects lorsque le locuteur en énonçant une phrase :

‘« veut dire ce qu’il dit mais veut dire encore quelque chose d’autre » (Searle, 1982, 71).’

C’est pourquoi l’interprétation de ces demandes d’information est rendue complexe :

‘A. est-ce que vous trouvez pas un p’tit côté euh: viandé animal une petite pointe animale hein (Vivier 97 n°8, 367) ;’ ‘on sent plus le boisé hein (Vivier 97 n°8, 353).’