3.2.1. Prise de contact

L’ouverture de la séquence est marquée par des pauses longues et une faible production d’échanges de paroles et de regards. Elle s’étire depuis la prise de contact de l’échantillon par chacun jusqu’à la première suggestion de réponse. La tâche, d’abord non verbale, impose d’emblée le thème avant toute initiative verbale.

Apparaissent durant l’ouverture :

  • des échanges préliminaires au cours desquels les locuteurs peuvent encore ajuster la tâche (ils s’accordent sur ce qu’ils doivent faire) :
‘et qu’est-ce qu’on doit faire on doit dire euh (S.A.V. n°8, 11),
et à partir de quand on peut parler (JJ & Co n°18, 29),
est-ce qu’on peut tenter un diagnostic (JJ & Co n°18, 96),
alors qui commence à parler (Oingt n°25, 16),
et explicitent la difficulté de cette tâche :
c’est TRÈS difficile (Oingt n°29, 456),
c’est marrant comme des fois t’as l’impression qu’tu connais et puis t’arrives pas à: (S.A.V. n°14, 513),
j’arrive pas à lui mettre un nom (JJ & Co n°19, 213),
j’ai pas trouvé… j’connais qu’ ça (Oingt n°27, 245).’
  • des interventions subjectives provoquées par la réminiscence d’expériences passées :
‘ça fait penser à mon shampooing (Vivier 96 n°3, 110),
j’ai l’impression qu’c’est très précis qu’ça correspond à un souvenir (S.A.V. n°14, 542),’

de lieux :

‘je vois les lieux mais je cherche dans les lieux où (JJ & Co n°20, 444),
y’a des magasins où ça sent ça (Oingt n°27, 248),’

de souvenirs olfactifs ou gustatifs :

‘et moi j’connais quelqu’un qui a pratiquement c’parfum (JJ & Co n°18, 68),
(un truc) qui s’mange ou qui s’boit (JJ & Co n°20, 458),
quelque chose que tu adores (Oingt n°26, 136).’
  • des mots de “substitut” comme quelque chose, cette chose, un truc comme ça, ça…qui sont les formes impersonnelles ou modalisantes utiles à une première désignation du référent, (avant qu’une première proposition n’ait eu lieu).