4.1.3. Les bonbons à la framboise : la proposition de C.

‘C. c’est vrai qu’ça sent un peu la Tahitienne
M. ouais
[rire]
C. mais cependant [rire]
P. ça reste moins au nez en tout cas hein
C. ma première idée [rire]c’est plutôt les bonbons à la framboise dont j- que j’aime pas justement
D. ah oui bonbons anglais’
C. oui les bonbons quand on croque là
P. moi j’trouve c’est un peu acidulé quand même là hein’

C. modifie brutalement la tonalité instaurée depuis la proposition de M. : son intervention réactive marque d’abord par son contenu littéral l’adhésion aux propositions de M., mais elle est en fait une mise en doute (sur le mode humoristique et métonymique : c’est vrai qu’ça sent un peu la Tahitienne) auquel l’assistance ne réagit qu’après un petit temps (pause puis rires).

C. partage le rire général, instaurant une détente qui lui permettra de mieux introduire sa proposition dont le référent est éloigné de celle de M. mais dont l‘énonciation est proche : intonation descendante et regard non phatique (les yeux sont baissés) 246 .

D. complète la proposition en suggérant à C. un autre signifiant par la question : /est-ce que c’est plutôt à bonbon anglais que vous pensez ?/.

C. confirme (oui) et tente de rendre plus concrète sa sensation /odeur-des-bonbons-à-la-framboise/ en évoquant une impression personnelle (les bonbons quand on croque là).

P. ne révèle pas encore son camp, son intervention (c’est un peu acidulé quand même là hein) est vraisemblablement un argument en faveur de C. (le bonbon est généralement acidulé) et en opposition à M. mais la démarcation (moi j’trouve) peut également se laisser interpréter comme une non adhésion de P. aux deux propositions déjà faites. Une nouvelle fois, son intervention n’est pas prise en compte, du fait surtout qu’il se tourne vers O. et non vers les allocutaires ratifiés.

Notes
246.

Notée sur 3 tons : 3 3 3 2 3 3 3 3 2 3 1 1 1 1 3 1 1 1

c’est plutôt les bonbons à la framboise euh dont j- que j’n’aime pas justement