L’interprétation de la nature et du fonctionnement des énoncés n’est définitivement complète que dans son contexte tant il est vrai que certains d’entre eux sont pragmatiquement complexes. Il s’agit cette fois des interventions réactives et évaluatives.
est une réaction (de mise en doute) à la proposition de M. en même temps qu’une demande de confirmation (intonation interrogative) à laquelle répond M. L’intervention de C. appelée élément Janus 281 articule ainsi deux échanges binaires (une proposition + une réaction, puis une question + une réponse).
Ici, A. ne répond pas seulement à la deuxième intervention, mais aux deux élèves : au premier à propos de la justesse de l’évaluatif acide et au deuxième pour confirmer et appuyer la justesse de la réponse. L’évaluation n’est pas seulement l’enchaînement de l’intervention réactive, mais répond souvent aussi à l’intervention initiative.
L’hétéro-répétition est interprétée aussi comme une intervention évaluative à l’intérieur d’un échange ternaire. C’est le cas dans les interactions en situation de cours et en particulier à la fin de l’extrait analysé : la réponse de l’élève à la question parfois tacite [du professeur] est le plus souvent suivie d’une évaluation au sens du terme donné par Roulet, c’est-à-dire d’une appréciation (souvent positive) sur la justesse de la réaction (Kerbrat-Orecchioni, 1990, 237) :
Question A. et en bouche qu’est-ce que ça donne
Réponse E. il est astringent
Évaluation A. TRÈS astringent (Vivier 97 n°6, 157).
Expression évoquée plus haut, à propos de la nature des tours de parole (partie 2.4.1.). Elle est attribuée à Heddesheimer et Roussel et empruntée par Kerbrat-Orecchioni (1990, 253) pour désigner un énoncé bi-orienté à l’intérieur d’un échange ternaire ou, comme ici, imbriqué sur deux échanges consécutifs.