Les indices

Des indices contextuels permettent de différencier les actes de langage mis en jeu :

Les indices non verbaux, quant à eux :

‘« qui présentent l’inconvénient d’être non discrets » (Kerbrat-Orecchioni, 1990, 87), ’

rendent l’interprétation délicate, en particulier en début de séquence où se mêlent les gestes praxiques et où le degré d’interactivité reste faible. Et l’on constate dans les faits que :

‘« les indices d’allocution ne sont pas toujours clairs » (id., 87). ’ ‘quoi, enfin, c’est-à-dire, tu sais, vous SAVez…’

Le marqueur c’est-à-dire permet souvent d’introduire l’explicitation du signifiant sensoriel. Il semble qu’il soit essentiellement déclencheur d’une auto-reformulation :

‘c’est une odeur de parfum c'est-à-dire c’est sûr qu’y’a d’la rose là-dedans’dans euh (S.A.V. n°14, 639),

et moi la première fois qu’j’l’ai senti c’est vraiment ça qu’j’ai senti c'est-à-dire le le produit d’droguerie quoi(S.A.V. n°13, 439),
[où produit de droguerie avec le défini le est un élément anaphorique de ça 282 ].’

On peut traiter les locutions tu sais / vous savez comme des connecteurs de reformulation paraphrastique quand ils sont placés en apposition (sans conjonctive) et qu’ils servent comme c’est-à-direà spécifier le signifiant sensoriel :

‘M. non les fraises euh les fraises euh tu sais
D. oui fraise
M. les fraises rouges là au sucre (S.A.V. n°12, 298),

ben c’côté floral de fleur blanche peu peu peu aromatique mais tu sais cette espèce de p’tite euh (JJ & Co n°22, 1011).’
Notes
282.

Charolles souligne l’importance du le : « Le défini peut suffire à établir qu’il y a coréférence » (1987, 107) ; ici, entre ça et le produit de droguerie. Il précise : « Dans une séquence de la forme S1 + S2, traitez toute expression nominale définie de S2 en position thématique comme anaphorisant un constituant S1, à moins qu’une information d’arrière-plan ne vous paraisse imposer une autre interprétation pour cette expression » (id.).