1.1. Types de désaccords

Au cours des interactions enregistrées, c’est d’abord la tâche imposée, le travail de mise en commun des impressions et le but de chacune des séquences qui obligent les participants à confronter leurs opinions à celles des autres. Les désaccords apparaissent, du fait de la forte proportion d’énoncés subjectifs et ce sont dans une grande majorité les divergences sur le référent, le signifiant ou le signifié à propos du produit présenté qui donnent cours aux négociations.

Ce sont des désaccords de fond, relatifs par exemple à la présence d’une sensation :

‘A. à la mise en bouche qu’est-ce qu’on a DU réglisse tout d’suite
E. (oh non on n’a rien du tout)...
A. du réglisse moi j’ai du réglisse tout d’suite (Vivier 97 n°7, 263).’

Ou des désaccords de forme (du script), concernant l’ordre d’enchaînement d’une phase à l’autre :

‘[en phase olfactive]
M. hein alors soit c’est du beaujolais soit du coteaux du lyonnais soit:
C. non mais attends faudrait
P. ooh attends
C. d’abord définir les qualités (S.A.V. n°17, 1348).’

Ou encore des désaccords mettant en jeu la relation des participants, lorsque, par exemple, l’un d’entre eux initie un nouveau sous-thème :

‘[2. introduit le thème suivant, l’aspect gustatif, mais 3. reprend le thème précédent, l’aspect olfactif, pour initier lui-même celui de l’aspect gustatif]
2. en bouche il est très s-...
3. en fait y’a un nez y’a un nez:: complexe en bouche y’a une attaque euh
2. franche (Vinorama n°1, 89).’

Ces incidents marquent de surcroît les places et les rôles des participants.