La phase de description de l’aspect visuel est toujours assez courte. Elle est, chez les non professionnels surtout, plus gestuelle que verbale et ne donne généralement lieu ni à des négociations ni à des commentaires métadiscursifs. Qu’il s’agisse des nuances de la couleur (teinte), de l’aspect (brillance, limpidité…) ou qu’il s’agisse des termes employés, l'aspect visuel est peu négocié 288 . Un seul cas de négociation est relevé dans le corpus, au cours de la séquence avec les trois sommeliers :
‘3. là on a affaire à un vin avec une teinte euh: pas très très soutenueDans cette suite d’échanges, les sommeliers tiennent chacun leur verre et le regardent pour examiner l’aspect visuel du vin. C’est 3. qui initie le premier échange tandis que 1. rapproche son verre d’un fond blanc (la manche de sa chemise) pour mieux apprécier les reflets. 1. modifie la proposition de 3. qui finit par se rallier à 1.
Normand le remarque aussi au cours des dégustations de champagne : « L'examen visuel n'est pas discuté même si les avis [des locuteurs et dans certains cas] sont divergents » (1999, 169).