3.2.2. Le signe

L’accord sur le signe, déjà évoqué, serait presque continuellement en jeu au cours des interactions du corpus 294 . Qu’il s’agisse de la chose dont on parle (le référent odorant, le vin à l’aveugle ou l’un de ses constituants), du terme employé pour l’évoquer (le signifiant d’arôme ou le signifiant évaluatif), de l’adéquation du terme à la chose (le signifié) ou encore et souvent des trois aspects du signe en même temps, les participants ont, en plus de l’analyse perceptive, une charge importante de coopération verbale :

‘« les actes de dénomination constituent déjà une sorte d’argumentation embryonnaire » (Kerbrat-Orecchioni, 2000, 45).’

C’est la confrontation de plusieurs individus dotés d’univers sensoriels et de registres langagiers différents qui est à la source des désaccords pour la raison principale que, dans les interactions courantes, les impressions olfactives et gustatives sont rarement mises à l’épreuve.

La délimitation entre les trois pôles du signe (référent, signifiant, signifié) n’est pas toujours claire en cas de négociation. Le désaccord peut néanmoins se focaliser sur l’un des trois plus spécialement :

Notes
294.

C’est aussi le consensus sur le signe qui préoccupait les auteurs des travaux dont nous avons rendu compte.