4.1. La persistance du désaccord

4.1.1. L1 maintient sa position

Le désaccord persiste lorsque l’intervention réactive de L2 n’a pas amené L1 à modifier de position. Ici, M. maintient sa position sans que P. ait réussi à faire rectifier le signifiant (à noter que piquant est un évaluatif du goût et non du nez du vin !) :

‘M. ... ça a une odeur de blanc typique un peu:
C. ah une odeur de blanc typique
M. piquante
C. ça veut pas dire grand chose
M. non mais les moi c’que j’trouve typique du blanc [rire]
D. oui
M. c’est le une odeur un peu piquante quoi
P. oui oui un peu poivrée
M. un peu:: piquante
D. poivrée
M. j’le sens piquant pas poivré piquant (S.A.V. n°15, 783).’

M. reformule son énoncé précédent odeur de blanc de typique. Elle définit typique par rapport à ses impressions à elle uniquement (montrant avec les marqueurs non mais et moi qu’elle émet un avis personnel sans intention de déclencher un désaccord) et en rapprochant ce terme d’un autre évaluatif piquant.

P. (qui semblait prêt à se rallier en énonçant d’entrée oui oui) tente de coopérer en proposant poivré que rejette M.

L’auto-répétition de piquant marque la conviction de M. que le terme qu’elle propose est adéquat même si elle ne réussit pas à le justifier. Son intervention finale purement subjective (j’le sens piquant) “n’interpelle” plus quiconque ni ne se pose pas comme une demande d’adhésion des autres participants : /c’est moi qui le sens piquant mais c’est une impression purement personnelle à laquelle vous avez le droit de ne pas souscrire/.