Conclusion : Vers une définition plus pragmatique de l’odeur et du goût

À travers ce travail de recherche, c’est la dimension interactive du discours œnologique que nous avons voulu mettre en avant et analyser. Il nous semblait intéressant d’ouvrir un domaine d’étude encore balbutiant mais véritablement séduisant : celui des interactions verbales de dégustation à plusieurs. Cette dimension interactive, qui n’était qu’entrevue dans nos précédents corpus (notes écrites et discours monologués de sommeliers), devait être plus grandement explorée, montrant ainsi la richesse du langage des dégustateurs.

En nous « immergeant dans le corpus » 299 , nous avons tenté de comprendre comment pouvaient se bâtir collectivement la définition et la description verbales d’un arôme ou d’un vin présenté en situation d’interaction.

Notes
299.

Kerbrat-Orecchioni (2000, 7). Notre démarche a rejoint en fait celle que prône l’ethnographie de la communication dont l’un des buts « est de dresser une liste exhaustive des actes de langage dans une communauté particulière et d’en énumérer les règles interprétatives ainsi que les normes d’usage. Ainsi, cette approche se caractérise par des caractères généraux : 1. elle est intégrative, appréhendant le phénomène dans sa totalité verbale et non verbale, textuelle et contextuelle ; 2. elle a une visée culturaliste : le terme ethnographique n’est pas choisi par hasard mais fait référence à l’intérêt de tenir compte de l’importance des déterminations et variations culturelles ; 3. elle donne évidemment tout son poids au rôle du contexte : comment chaque événement énonciatif reflète et crée le contexte, combien le contexte … va être utilisé pour l’interprétation de la signification sociale de l’événement, et comment ces événements sont des indicateurs potentiels de cette signification sociale » (Cosnier, 1998, 127).