Les règles distributionnelles

La dégustation est d’autre part un acte ordonné dans le temps. En conséquence, un terme est validé par son degré de pertinence (c’est-à-dire par sa valeur informative : blanc n’est pas pertinent en dégustation dans l’énoncé c’est un vin blanc), mais aussi par sa conformité à la phase en question (on ne dit pas acide pour qualifier un arôme, ni vert pour un goût, ni tannique pour le nez du vin…). Cette progression temporelle conditionne le choix des termes et rend incompatible alors leur conjonction avec d’autres qui, ou bien ne concernent pas la même phase de dégustation (visuelle, olfactive, gustative…), ou bien ne recouvrent pas les mêmes types de perception (d’après la position sur le triangle de Vedel).

Ces règles distributionnelles ont permis pour chaque terme étudié une fois dans son contexte: 1°) de préciser son signifié et 2°) de percevoir sa valeur axiologique ajoutée. Nous avons ainsi vu comment évolué prend un sens très spécifique lorsqu’il qualifie un vin ou encore, comment dense peut varier selon la phase de dégustation en question. Mais les termes ne sont pas tous égaux devant les contraintes distributionnelles : certains peuvent évaluer différents aspects du vin, s’ils intègrent par exemple le trait quantitatif (c’est le cas de dense qui se situe en plus sur une échelle d’évaluation fort / faible) ou s’ils expriment l’idée de plaisir (comme dans le cas de agréable que nous avons étudié).