4) Les entretiens : préparation et déroulement.

Une fois les rendez-vous pris, nous avons rejoint les rédactions, qui sont toutes parisiennes. Le magazine de l’Optimum et les éditions Jalou siègent dans le IVe arrondissement, en plein coeur de la capitale et est le seul à occuper une position géographique centrale. Les autres rédactions se sont installées en périphérie, M Magazine et Max dans le XVe arrondissement, Maximal dans les locaux de Hachette à Levallois-Perret, Men’s Health et FHM, quasiment voisins à Boulogne-Billancourt. Tous nous ont reçus dans le bureau du rédacteur en chef avec généralement une visite de la rédaction.

Les questions des entretiens ont fait l’objet d’une recherche préalable, afin d’apporter une structure commune à chacun des entretiens. Ces questions posées à toutes les rédactions servent de base à l’entretien qui ensuite se transformait rapidement en conversation. Ce sont donc tous des entretiens semi-directifs qui ont été alimentés par l’analyse en direct d’un numéro du magazine afin de justifier et d’illustrer tous les propos tenus. Ces entretiens ont duré en moyenne entre une heure et une heure et demie chacun, le plus souvent en tête à tête entre le rédacteur en chef et nous, même si des membres des rédactions se sont parfois joints à la conversation. Toutes les rencontres ont fait l’objet d’un enregistrement puis d’une retranscription et enfin d’une analyse. Certaines rencontres nous ont permis de récupérer de la documentation sur le magazine en question : des plaquettes publicitaires, des enquêtes de lectorat... mais aussi de pouvoir regarder l’ampleur du courrier des lecteurs, par exemple.

Enfin, chacun des entretiens se concluait en abordant la question du stage d’observation. A cette question, les rédactions apposaient trois sortes de réponse : une acceptation sous la forme d’un stage avec convention de stage pour une durée moyenne de 1 à 3 mois, selon les rédactions ( L’Optimum, FHM et M Magazine), la possibilité de venir observer, quelques jours, le travail et de photocopier les documents intéressants pour notre recherche ( Men’s Health) et enfin des refus de stage ou des non-réponses ( Max et Maximal).

De ces réponses dépendent les rapports entretenus tout au long de cette thèse avec les rédactions. Ainsi, nous sommes plus proche des équipes de FHM, de l’Optimum et même de Men’s Health dans la rédaction duquel nous ne sommes restés que quelques jours, que de Max ou Maximal qui ne nous ont reçue qu’une seule fois. C’est ainsi que notre étude porte sur FHM, M Magazine, le Magazine de l’Optimum et Men’s Health en ce qui concerne la vie dans les rédactions, le travail interne de ces équipes, l’analyse du courrier reçu.... Les autres magazines masculins comme Maximal, faute de nous avoir ouvert leurs locaux, figurent dans la reconstitution de l’historique de la presse masculine. Les entretiens ont principalement servi à cette première partie, à déterminer les raisons de l’émergence des magazines à ce moment M, les positionnements des divers magazines sur le marché, individuellement et collectivement, leur rapport à la concurrence... Chaque rédaction a accepté que nous puissions revenir dans ses murs après nos stages pour compléter nos recherches, chaque rédacteur en chef a été réinterviewé au cours du mois d’août 2002 afin de connaître l’évolution du magazine depuis notre départ, évolution étudiée dans l’épilogue de cette thèse. Mais ce sont les stages d’observation qui ont apporté le plus d’éléments à cette recherche, ils ont permis de vivre avec la presse masculine, en son sein et même, à notre petite manière, de contribuer par l’écriture de quelques articles à son élaboration. Les stages de simple observation se sont rapidement transformés, à notre grande satisfaction, en stages d’observation participante.