3) FHM : septembre-octobre 2001.

Les deux mois passés au sein du groupe Emap furent synonymes de bonheur pour plusieurs raisons.

Si au départ, nous y étions dans le but d’analyser au jour le jour le courrier arrivant à la rédaction, très vite nous avons travaillé pour cette rédaction ; nous n’y avons donc pas mené notre travail de la même façon que dans les autres rédactions.

Installés en tête à tête avec un chef de rubrique dans la salle de rédaction, grande salle ouverte, notre mission était, au commencement, un stage d’observation mais avec la tâche de récupérer le courrier deux fois par jour, de l’ouvrir, de l’analyser, de le classer. Ceci a permis par exemple de pouvoir analyser les enveloppes qui contenaient souvent des inscriptions ou des dessins, analyse qui n’a pu avoir lieu dans les autres rédactions où l’analyse portait sur le courrier reçu avant notre arrivée. Si ceci a pu avoir lieu chez FHM, c’est surtout parce que la masse de courrier reçu depuis le début du magazine ( pour reprendre la même méthode de composition du corpus que celle de M Magazine) était inanalysable à cause de son importance. Il a donc fallu se résoudre à former un corpus sur l’ensemble des lettres arrivées pendant mon stage.

Nous avons donc construit, sur cette méthode, deux corpus : un premier corpus contenant les lettres envoyées à la rédaction pour les louanges, critiques, demandes particulières et les lettres relatives à la sexualité. Nous l’avons baptisé Corpus-Sexo et il compte 417 lettres.

Ensuite, devant l’abondance des demandes relatives à une seule rubrique il suffit de demander, nous avons décidé de composer un second corpus, exclusif à cette rubrique. Cette dernière, qui fait les beaux jours de FHM depuis plusieurs mois, a pour objet de réaliser les rêves des lecteurs. Il nous semblait intéressant de déterminer les thèmes des demandes et de voir s’il existait une détermination sexuelle de ces demandes et quels sont aujourd’hui les centres d’intérêt masculins. Ce corpusbaptisé corpus-lune ( car les lecteurs y “ demandent la lune ”) comporte 464 lettres. Toutes ont été analysées au fur et à mesure de leur arrivée à la rédaction.

C’est notamment à cette rubrique que nous avons collaboré, en joignant les lecteurs, en prenant contact avec les personnes susceptibles de pouvoir réaliser leurs souhaits et enfin en mettant en place les moyens nécessaires à l’aboutissement de ce rêve. Ceci nous a enseigné les difficultés de la logistique mais aussi le pouvoir incontestable du terme  “ journaliste ” qui sert à ouvrir de nombreuses portes restées fermées à qui ne l’est pas. Et même si cette rubrique nous prenait plus de temps que nous ne l’avions pensé, ce fut toujours avec un immense plaisir que nous avons cherché à réaliser les souhaits des lecteurs.

C’est dans les moments d’annonce de la réalisation du rêve au lecteur-demandeur que le bonheur de faire plaisir se faisait ressentir, mais aussi celui d’avoir la sensation d’avoir été utile à la rédaction, autant que la rédaction nous avait été utile en nous ouvrant ses portes.

Enfin, la collection n’a pas été analysée sur place puisque nous en possédons une complète ( la rédaction nous ayant abonnés au titre) et elle le fut plus tard.