Au printemps 1999, Max décide de sortir un hors-série semestriel de mode. Il se lance alors dans la bataille des magazines de mode, non pas pour s’attaquer au marché de la mode pour hommes, mais pour pallier à un manque dans le magazine. En effet, les pages de mode dans Max sont restreintes (une quinzaine de pages par numéro) et à l’heure où de nouveaux magazines de mode tentent de se positionner sur le créneau de la mode masculine (Wad en Janvier 1999, Upstreet...), Max tente l’aventure de la mode en lançant Max Mode.
Ce hors-série s’autoqualifiant de “ Magazine de tendances masculines pas comme les autres ” 182 propose sur un papier presque rigide ( bien plus rigide que celui de Max), des séries de mode très élégantes. La mode y est traitée à plusieurs reprises sous une forme thématique : ainsi, le cinéma et la musique ont été les fils conducteurs des deux premiers hors-série. Le troisième (172 pages de mode masculine ) s’intéresse quant à lui à l’univers sportif.
| une avec Larbi Benboudaoud |
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Boyzone (15p) : les différentes manières de s'habiller de la tête aux pieds (lunettes, débardeurs pulls, kits de voyage, trenchs, montre… avec un article explicatif que la coupe du vêtement |
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Infrarouge
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(9p) sur la mode au masculin, donne la parole à de jeunes hommes sur leurs habitudes vestimentaires, pose 20 questions à des créateurs sur les tendances de l'été ( Donattella Versace, Giorgio Armani…), les nouveautés en matière de coupe de cheveux portraits de nouveaux créateurs |
| série mode (7p) sur les clubs de gym |
| photographies sur 10 p de sportifs (Larbi Benboudaoud, J-L Crétier, Olivier Magne…) |
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Capsule Temps (20p)retrace 10 exploits sportifs (Tyson mordant l'oreille d'Hollyfield, Dugarry marquant contre l'Afrique du Sud…) |
| Photographies sur 8p d'Eric Poujade présentant une leçon de gym |
| série mode (8p) sur le surf |
| série mode (8p) sur différents sports |
| série mode (10p) sur les Yamakasi |
| série mode (10p) sur les vêtements de foot |
La mode vestimentaire y tient donc la quasi-totalité des pages, aucun produit de beauté n’y figure. Max Mode s’oppose par son classicisme et son élégance à l’image charme de Max. Ce hors-série, même s’il est vendu indépendamment de son grand frère, porte une image plus chic, à laquelle la une contribue : aux femmes sexy de Max, s’opposent les hommes habillés de la couverture de Max Mode.
Le groupe Excelsior a donc doublement gagné son pari : celui d’associer en une seule formule le charme, la culture, le sexe, un peu de mode et des dossiers de fond sur des faits sociaux et de la rendre rentable au moment où ces formules indépendamment les unes des autres ne font pas ou plus recette. De plus, le supplément mode vient deux fois l’an redorer l’image de ce magazine souvent assimilé à un magazine de charme par sa une et lui permet de prendre part aussi (depuis 1999) à l’engouement des hommes pour leur corps et leur allure.
Des années 70 à la fin des années 90, la presse masculine française s’est articulée autour de magazines consacrés à la mode, au charme, aux styles de vie sous la forme de spécialisés ou de généralistes. Le marché était alors peu développé, les titres n’avaient que peu de concurrence, il s’agissait d’une cohabitation pacifique de magazines occupant chacun leur créneau propre. Or, cette relative tranquillité va devoir faire face, ces dernières années, à une turbulence due à l’arrivée massive de titres novateurs qui vont transformer le champ et les positions de chacun des acteurs de celui-ci. Nous allons donc nous intéresser à ces nouveaux masculins, par opposition aux masculins plus anciens dont nous avons décortiqué les formules, lesquelles n’ont pas été complètement balayées par ce vent de nouveauté, en analysant les conditions d’émergence et les moyens mis en oeuvre par les nouveaux venus pour s’installer durablement dans un marché de la presse masculine jusqu’alors en France presque en sommeil.
Editorial de Max Mode n° 5, printemps-été 2001.
Infrarouge se présente comme “les pages qui passent la mode des hommes au scanner” et donne la parole “ à des jeunes hommes modernes”