-La détermination génétique du sexe.

Biologiquement, l’information génétique est inscrite dans l’ADN des chromosomes. La moitié des chromosomes provenant de la mère et l’autre partie du père, tout sujet possède deux chromosomes sexuels : X pour la femme et Y pour l’homme. En fonction du type de spermatozoïde qui féconde, l’œuf sera XX pour une femme et XY pour un homme. Le sexe de l’enfant est défini par la formule chromosomique du spermatozoïde qui féconde cet œuf. C’est donc l’homme qui donne le sexe de l’enfant et l’homme qui engendre le petit homme. L’identité sexuelle est donc dès l’origine déterminée biologiquement. Dans l’article intitulé Le déterminisme génétique du sexe 227 , Nacer Abbas, Colin Bishop et Marc Fellous reviennent sur les avancées de la science en matière de compréhension des origines biologiques de la différenciation sexuelle et montrent que la formule chromosomique de l’œuf fixe le sexe génétique mais non la détermination sexuelle qui elle, ne se manifeste qu’avec la différenciation intervenant pendant la sixième-septième semaine de la vie foetale des ébauches des gonades ( la gonade embryonnaire est indifférenciée) en testicules et ovule embryonnaire. Ces gonades embryonnaires vont contrôler l’évolution des organes sexuels : chez les sujets de type XX (les filles), les canaux de Muller évoluent en trompes de Fallope avec utérus et partie supérieure du vagin. Mais chez les sujets de type XY(les garçons), l’évolution est moins évidente : les canaux de Muller régressent sous l’influence de l’hormone anti-Mullérienne (produite par les cellules de Sertoli) et d’autres ébauches se différencient en organes génitaux internes : épididyme… et ce sous l’influence de l’hormone mâle : la testostérone. Cette dernière est responsable de la masculinisation des organes génitaux externes. C’est donc au niveau des testicules que se joue la masculinisation du sujet, sans lequel il posséderait une organisation sexuelle féminine. Si cette évolution se fait en trois étapes comme le rappelle l’article, les auteurs ajoutent que cette identité sexuelle n’est pas une évidence biologique pour le sujet : “ Chez l’homme s’ajoute la manière dont le sujet ressent son identité sexuelle, définissant alors ce que l’on peut appeler le sexe de son comportement ” 228 . Si la détermination génétique du sexe du sujet est effective dès la conception et donc biologique, la détermination du genre masculin ou féminin serait, quant à elle, le fruit de la culture, de l’éducation…

Or, cette thèse n’est pas partagée par tous les chercheurs et fait l’objet, notamment chez les psychanalystes, de thèses antagonistes sur la constitution de la masculinité.

Notes
227.

ABBAS N, BISHOP C et FELLOUS M., «Le déterminisme génétique du sexe», La recherche, n° 213, septembre 1989, pp. 1036-1046.

228.

ABBAS N, BISHOP C et FELLOUS M ., «Le déterminisme génétique du sexe», ibid. p. 1040.