II) De la différence budgétaire entre les petits et les grands groupes de presse qui influe sur les méthodes de production.

Outre leurs origines françaises ou étrangères qui influent directement sur le mode de production permettant soit une production partielle du titre en France, soit une production entière, les groupes Jalou ( Le Magazine de l’Optimum), Emap (FHM), Rodale (Men’s Health) et Ediexcel ( M Magazine) possèdent, sur le marché de la presse masculine française, des disparités budgétaires aux conséquences importantes sur les manières de travailler. Les magazines issus de petits groupes (groupes dont les moyens financiers sont restreints et qui ne possèdent que quelques titres non internationaux) comme Le Magazine de l’Optimum, ont recours à des méthodes de travail s’apparentant à de l’artisanat, alors que les magazines issus de groupes importants ( qui possèdent de multiples titres, souvent internationaux et dont le budget est colossal) possèdent des moyens de production plus larges, notamment avec la possibilité de puiser dans les éditions étrangères, facilitant ainsi une partie de la production des numéros. Ces divergences de modes de production influent aussi sur la composition des rédactions sans commune mesure les unes avec les autres : quand Le Magazine de l’Optimum est créé par 5 à 6 permanents, FHM l’est par une vingtaine, Men’s Health et M Magazine le sont par une dizaine de personnes. Si la périodicité du magazine est un des facteurs de la composition numérique des rédactions, il apparaît aussi que ce sont les magazines dont la fabrication s’apparente à une grosse production, tout en ne produisant pas la totalité qui comptent le plus d’intervenants, alors que les magazines qui requièrent le plus de travail, ne disposent que de quelques personnes pour effectuer celui-ci. Quelles sont les raisons de ce paradoxe ? Comment les rédactions le gèrent-elles ?