b)Quand l’autoproduction au cœur du mode de production des petits groupes est onéreuse.

En choisissant d’autoproduire la totalité des textes et la majorité des photographies, M Magazine et le Magazine de l’Optimum s’imposent des frais supplémentaires que n’ont pas les rédactions reprenant les articles des versions étrangères. Ce sont donc les plus grands groupes de presse qui peuvent produire à moindre coût les numéros alors que les petits groupes (notamment français) sont contraints soit à l’achat d’articles, soit à l’autoproduction qui augmentent considérablement les frais de production, et ce au nom de la différenciation et de l’identité du magazine. Mais cette différenciation présente un revers : elle est bien plus coûteuse budgétairement, mais aussi logistiquement, que de la reproduction : elle nécessite une organisation des moindres détails des prises de vue 696 avec la possibilité, comme ce fut le cas d’un reportage, d’erreur de prise de vue 697 .

L’autoproduction engendre donc des coûts que l’achat en agence dispense, mais qui présente en revanche, un caractère commun auquel la rédaction du Magazine de L’Optimum ne veut recourir ; or, ce choix de l’autoproduction de la quasi-totalité du magazine est une difficulté supplémentaire que s’est octroyée la rédaction. En effet, l’achat en agence des photographies aurait facilité le travail de la rédaction dont la pénurie en personnel est accentuée par la surcharge de travail engendrée par ce choix de l’autoproduction. Mais chez L’Optimum, la satisfaction de créer entièrement le magazine dans des conditions non favorables relègue ces difficultés au rayon des mauvais souvenirs et des expériences enrichissantes et incite les membres de la rédaction à augmenter constamment cette autoproduction vers le maximum réalisable. Si nous avons pu assister à l’organisation des séances de pose chez L’Optimum, il n’en fut pas de même chez M Magazine, mais aux dires des membres de la rédaction, l’autoproduction des illustrations du magazine reviennent moins cher que celles de L’Optimum ; en effet, si L’Optimum envoie ses journalistes et photographes sur un terrain souvent lointain, les photographies en extérieur utilisées par M Magazine viennent souvent des agences (comme les photographies du canyoning) et impliquent de moindres frais, de même que la réalisation à domicile de certains clichés.

C’est la fierté de créer chaque mois de bout en boutles magazines qui animent les équipes de M Magazine et Le Magazine de L’Optimum où les méthodes de travail, s’apparentant souvent à de l’artisanat, imposent aux membres des rédactions une polyvalence, quand les équipes des magazines à forts budgets qui, souvent sont fortement étayées, même si le mode de production n’influe pas, dans toutes les rédactions, de la même manière, sur l’organisation en personnel des rédactions.

Notes
696.

Location de studio photo, choix des vêtements, paiement des photographes, journalistes, stylistes, maquilleurs, développement des épreuves, retouche de certaines d’entre elles…

697.

Nous avons vu chez L’Optimum des prises de vue d’un photographe ne correspondant pas aux envies de la rédaction ; des photographies ont alors été récupérées auprès d’un photographe qui couvrait l’événement pour un autre magazine…