Une variété de formation : entre études littéraires et écoles artistiques.

Un des premiers constats auquel amènent ces fiches signalétiques, c’est la faible proportion des journalistes issus d’écoles de journalisme dans les rédactions : ils sont deux au Magazine de l’Optimum à avoir suivi les cours d’école de journalisme dont l’Ecole Supérieure de Journalisme pour la rédactrice en chef adjointe. C’est le cas aussi du chef d’enquête musique et littérature du magazine FHM qui lui a fréquenté les bancs du centre de formation des journalistes (CFJ), formation qu’il a enchéri par les enseignements de l’Académie Prisma-Presse, la secrétaire générale de rédaction d’FHM a fréquenté le même centre de formation. Un autre chef d’enquête remplaçant un autre chef de rubrique parti en vacances pendant notre stage était issu de l’Institut pratique de journalisme (IPJ). Il apparaît donc au sein des deux rédactions de L’Optimum et de FHM qui sont celles dont nous connaissons le mieux les parcours des membres permanents, une faible représentation des journalistes issus des établissements d’enseignement de la profession. Un des chefs d’enquête de FHM, sans être passé par une école de journalisme, a suivi un cursus en sciences de l’information et de la communication. En revanche, certains cursus universitaires reviennent régulièrement dans les parcours des membres permanents des rédactions : ce sont les études de lettres. Pour le rédacteur en chef du Magazine de l’Optimum et son adjointe, ce fut via le passage par hypokhâgne et khâgne que commencèrent les études supérieures et qui ont été, pour la seconde, complétées par une licence de lettres. Le rédacteur en chef de FHM possède lui aussi, ce passage par un DEUG de lettres modernes, complété d’une formation professionnelle à l’Institut pratique du journalisme. L’assistante de la rédaction présente un cursus similaire mais plus poussé : elle dispose d’une licence de lettres modernes. Quant à son adjoint à la rédaction en chef, c’est avec une licence de philosophie qu’il a commencé son métier de journalisme. Les études de lettres sont très fréquentes chez les membres permanents des rédactions qui appartiennent à la partie rédactionnelle des magazines. Mais ce domaine littéraire favorisant le rapport à l’écriture n’est pas le seul à apparaître dans les curriculum vitae des journalistes et membres permanents. Deux des chefs d’enquête de FHM ( dont le chef d’enquête remplaçant) ont fréquenté Sciences Politiques dont un des journalistes pour y effectuer un DEA complétant un cursus de droit. Les études d’histoires sont elles aussi assez fréquentes chez les membres permanents, ainsi que les études commerciales avec pour l’iconographe de l’Optimum un DEUG d’économie et un diplôme de l’Institut supérieur de gestion et pour le directeur artistique de FHM, un passage dans une école de commerce.

Si la plupart des membres permanents des rédactions ont suivi des études supérieures, certains n’ont que le baccalauréat et ont intégré les rédactions suite à une cooptation, à des rencontres et évoluent pour certains en parallèle dans des domaines artistiques (la musique, le cinéma…) Ces domaines artistiques sont très représentés dans les rédactions et particulièrement au sein des parties techniques de mise en page. Si la partie rédactionnelle n’implique pas nécessairement des cursus particuliers et des passages dans les écoles de journalisme, en revanche, toute la partie technique suppose un savoir-faire que les différents membres permanents ont acquis à travers des formations diverses mais liées à la conception graphique. Ainsi chez FHM, le pôle technique est un agrégat de formations complémentaires : BTS communication et publicité à la photographie, école d’art graphique pour le maquettiste, diplôme national d’art plastique pour la première rédactrice graphique. Au Magazine de l’Optimum, le directeur artistique est issu de l’école supérieure d’art graphique Met de Pennighen et son adjoint a suivi les cours des Beaux-Arts. De plus, le rédacteur en chef ne possède pas moins de trois licences : histoire, cinéma et histoire de l’art, ce qui lui permet d’apporter son regard de connaisseur. Une des seules indications concernant un membre de la rédaction de M Magazine concerne la dernière maquettiste du magazine qui avait suivi, elle aussi, une école d’art graphique.

Les membres permanents de FHM et de L’Optimum présentent donc des parcours scolaires hétéroclites qui passent souvent par les filières littéraires pour les rédacteurs et secrétaires de rédaction et par les filières et enseignements techniques pour les membres attachés à la conception et mise en page des magazines. Les rédacteurs en chef possèdent quant à eux, des formations littéraires, sans toute fois avoir obligatoirement fréquenté les écoles de journalisme. Ces dernières sont d’ailleurs peu présentes dans les parcours des journalistes qui pour certains, possèdent des CV particulièrement fournis en formation : formation universitaire  et formation en grande école : le premier rédacteur en chef de FHM, devenu directeur de la rédaction, est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure (ENS). Si les différents cursus scolaires des membres permanents 733 sont des indications sur leurs formations initiales et montrent la diversité des profils composant les rédactions, ce sont les différents postes qu’ils ont pu occuper avant d’intégrer les rédactions de presse masculine qui nous semblent intéressant à double titre : il apparaît une fréquence de passage des membres permanents par la presse féminine d’une part et d’autre part par la presse masculine traditionnelle et notamment la presse de charme.

Notes
733.

Nous n’avons pas pu interroger les pigistes, simplement parce que nous les avons rarement croisés, les échanges entre les chefs de rubriques et les pigistes se faisant, dans leur majeure partie, via le téléphone au moment de l’élaboration et de la commande des articles et via Internet pour la réception de ces derniers.