I) Un lectorat difficile à appréhender…

La nouvelle presse masculine se veut avant tout une presse de divertissement qui distille néanmoins des conseils dont la mise en pratique nécessite du temps. Quand M Magazine et Men’s Health proposent des séries de gym à reproduire plusieurs fois par jour, agrémentées de séances piscine et d’un régime strict imposant des courses et des produits particuliers (les fruits du marché, certains produits allégés qui ne se trouvent que dans des boutiques spécialisées), ils s’adressent à des lecteurs qui possèdent du temps-libre suffisamment important pour se livrer à toutes ces activités. Outre ce temps libre, les lecteurs de ces magazines et du Magazine de l’Optimum doivent posséder des revenus suffisamment élevés pour pouvoir multiplier les sorties, les soins, les achats de vêtements onéreux… Or, au regard des chiffres donnés par AEPM, les lecteurs de ces magazines ne possèdent pas de situations professionnelles et financières élevées, mais en revanche possèdent du temps pour leurs loisirs quand les cadres en possèdent moins. Si les professions sont rarement mentionnées par les lecteurs dans leurs lettres, ces derniers mentionnent davantage des états passagers qui servent de justification au temps libre possédé : les lecteurs mentionnent leur retraite, leur chômage, leurs études en cours et leur arrêt pour maladie ; peu évoquent leur travail au bureau ou leur emploi quotidien.