i) Le courrier court pour mettre en avant l’importance du problème.

Ces lettres courtes ne se trouvent que dans les corpus à caractères sexuels ou relatifs à la santé. Toutes les lettres de «la lune» portent un attachement au magazine ou louent ses mérites et ses pouvoirs ; la demande d’un objet rare à FHM passe obligatoirement, pour les lecteurs, par des louanges, des flatteries.

Certaines lettres ne comportent ni en-tête, ni «rapport au magazine», elles sont dépouillées de toutes les phases antérieures à la demande, mais aussi des phases postérieures telles que la signature, pour ne présenter qu’une question. C’est par exemple cette question envoyée à la rédaction de Men’s Health : «après une soirée arrosée, comment éviter la gueule de bois le lendemain ?» ou encore chez M Magazine : «je voudrais avoir plus d’informations sur la chirurgie esthétique». Le problème est ainsi directement énoncé, brut, sans contexte ni indications explicatives. La question ou la demande doit être la plus précise possible. C’est notamment dans ces lettres composées de la seule demande que les lecteurs énoncent des questions contenant une proposition de réponse et attendent ainsi du magazine une confirmation ou une infirmation à cette proposition ; c’est par exemple, cette question envoyée à Men’s Health : « est-il vrai que l’hypnose peut traiter un problème d’éjaculation précoce ?». Nous verrons dans la partie consacrée aux fonctions accordées aux magazines par les lecteurs que ces propositions de réponses viennent soit de sources précises, soit de rumeurs que le magazine doit arbitrer.

Les lettres courtes, porteuses d’une demande épurée de toutes phases de renseignements sur l’objet de la lettre, ne sont pas toutes entièrement dépouillées d’en-têtes et de signatures, elles le sont seulement des rapports liant l’épistolier au magazine auquel il s’adresse et des renseignements détaillés sur les conséquences du problème exposé. Ces missives brèves restent peu nombreuses, les lecteurs profitant du fait d’écrire au magazine pour donner le maximum de renseignements sur leur problème, mais aussi d’évoquer leur lien avec le magazine. C’est notamment ce lien que les épistoliers évoquent dans les lettres uniquement laudatives mais aussi le relâchement de celui-ci produit par un article erroné, un positionnement du magazine non partagé… incitant les lecteurs à prendre la plume, non pas pour demander un conseil, mais uniquement pour énoncer leurs critiques.