EPILOGUE.
LE MARCHE DE LA NOUVELLE PRESSE MASCULINE FRANCAISE DEPUIS JANVIER 2001 : ENTRE SUCCES DES GENERALISTES ET DIFFICULTES DES SPECIALISES

Consacrant la première partie de cette thèse  à l’émergence du marché de la nouvelle presse masculine française, aux différents positionnements adoptés par les magazines et à la constitution de ce marché en un nouveau champ de la presse magazine, nous avons mis en avant les stratégies et moyens utilisés par chacun des titres pour survivre sur un marché devenu fortement concurrentiel face aux positionnements très proches établis par les différents groupes de presse, les conflits engendrés par cette proximité rédactionnelle, la main mise sur ce marché alors naissant par les groupes de presse étrangers au développement international et les difficultés rencontrées par les petits groupes français à investir ce marché. Nous avons montré que le champ en constitution de la nouvelle presse masculine s’est formé autour des formules de la presse masculine traditionnelle auxquelles sont venues s’agréger des formules novatrices, en accord avec une évolution des habitudes culturelles, sociales, psychologiques des hommes et à laquelle évolution la nouvelle presse masculine est venue contribuer.

Ce nouveau champ particulièrement concurrentiel de la presse magazine, né au printemps 1998, et décrit comme une déclinaison masculine du champ de la presse féminine, dont nous avons montré que contrairement à cette dernière, la nouvelle presse masculine n’est en rien politisée, a donc connu une émergence brutale et une évolution rapide de sa structure, du nombre de ses acteurs, des formules choisies pour se stabiliser durant l’année 2000. Nous avons montré, dans cette première partie, que le champ de la nouvelle presse masculine était dominé à la fin de l’année 2000 par le magazine FHM (Emap), que le magazine Maximal (Hachette Filipacchi Média) venait de faire son entrée sur le marché en proposant une formule proche de celle de FHM, mais sans rencontrer le succès escompté, que Men’s Health (Rodale à l’époque) supplantait M Magazine (Ediexcel) sur le sous-marché des spécialisés dans le pôle santé-forme et que Le Magazine de l’Optimum (Editions Jalou) appartenant à la presse masculine traditionnelle de mode n’avait pas subi les conséquences de l’arrivée de ces nouveaux titres masculins. Les positions en fin d’année 2000 (positions de stabilisation après deux ans de vie pour M Magazine et un an et demi pour les dominants, FHM et Men’s health) ont-elles évolué depuis le début de l’année 2001 et nos périodes de stage dans les rédactions respectives de L’Optimum, M Magazine, FHM et Men’s Health ? Les magazines dominants hier le marché, dans leurs secteurs respectifs, le sont-ils toujours en cette fin 2002 ? Que sont devenus les magazines dominés, en perte de vitesse ? Comment les magazines traditionnels, qui déclaraient avoir été épargnés par l’émergence du nouveau marché, se positionnent-ils, 4 ans après l’arrivée du premier titre de la nouvelle génération de presse masculine ?