a) Le monopole Men’s Healt ien de la santé-forme.

Avec la disparition de M Magazine, Men’s Health se retrouve seul magazine spécialisé à consacrer ses pages au traitement de la santé, de la forme, du corps masculin… Si le rédacteur en chef de M Magazine, au moment de l’arrêt de sa publication nous confiait à propos des conséquences sur les ventes de Men’s Health : «je crois qu’on leur ouvre une véritable autoroute et la brèche qu’on leur ouvre, beaucoup de lecteurs vont s’y engouffrer car ils vont être orphelins d’un magazine qu’ils aimaient sans doute pas mal, donc ça va être intéressant de voir comment le lectorat qu’on abandonne va se reporter sur Men’s Health. Je pense peut-être 40% des lecteurs nous restant» 902 Lui faisant part de notre scepticisme face aux lettres virulentes contre Men’s Health trouvées dans le courrier et le report de la lecture sur le support concurrent critiqué, il nous déclara : «c’est un peu comme en sport, on peut être supporter d’une équipe et l’équipe disparaissant, soutenir l’autre. Il faut voir si c’est une nécessité vitale pour eux, si ils ont vraiment besoin de cette presse. Quelques dizaines de milliers de lecteurs vont aller vers le seul titre restant : Men’s Health et je leur souhaite bonne chance» 903 . Or, il s’avéra dans les faits que les lecteurs de M Magazine n’ont pas adopté la lecture de Men’s Health. Pour le rédacteur en chef, ce non-report est du à la fidélité extrême des derniers lecteurs envers leur titre préféré : «le retour des ventes n’est pas énorme. Ca peut paraître étrange mais M à la fin, enfin à partir du moment où Men’s Health est arrivé, il a été obligé de se repositionner différemment et je pense qu’il y avait déjà beaucoup de lecteurs de M qui étaient passé sur Men’s Health et à la fin, M était un magazine qui avait beaucoup évolué et changé et les lecteurs qui restaient sur M n’allaient pas forcément faire le transfert sur Men’s Health» 904 . Men’s Health n’a donc pas bénéficié de l’arrêt de M Magazine. Possédant la place de leader sur ce marché avant la disparition, il n’a fait que conserver sa position en la confortant du fait de son unicité.

Mais la domination de ce sous-champ par le biais de son monopole ne signifie pas forcément ni sa bonne santé, ni celle de son unique acteur. En effet, la rédaction de Men’s Health a connu depuis le printemps 2001, des changements de personnels, mais aussi un changement de groupe.

Notes
902.

Ibid.

903.

Ibid.

904.

Propos tenus par le rédacteur en chef de Men’s Health lors de l’entretien du 28 Août 2002.