b)Victimes de la mode et de l’attrait de la nouveauté.

Tous les magazines masculins ont connu des chiffres colossaux de ventes du premier numéro, et ce dans la lignée de nombreux lancements. Lancés à grands renforts publicitaires vantant la nouveauté du positionnement sur un marché encore vierge, et surfant sur une médiatisation sur l’évolution de la condition masculine, sur les débats sur la place des hommes dans la vie quotidienne, sur la parentalité, sur la consommation masculine des produits liés aux corps (vêtements, produits de beauté…), la presse masculine française s’est engouffrée dans cet engouement pour l ‘homme en apportant réellement des changements dans la manière d’aborder le corps masculin, mais aussi et nous l’avons vu en contribuant à véhiculer une image masculine traditionnelle, éloignée de l’image de l’homme présentée comme prenant soin de sa peau, de ses vêtements, prenant part à la vie familiale qui est quasiment absente de leurs contenus. Très rapidement, les lecteurs se sont éloignés de ces formules qui ne leur correspondent pas alors qu’ils sont restés et en plus grand nombre vers la formule de FHM qui, outre son caractère généraliste évitant la récurrence, leur propose des articles plus divertissants, moins sérieux et dans lesquels ils se reconnaissent puisqu’ils sont en partie les héros du magazine.

En surfant sur une vague médiatique forte et en présentant des chiffres de ventes colossaux pour le premier numéro, et élevés la première année, les magazines ont attiré les publicitaires qui, croyant détenir ainsi une nouvelle niche porteuse et présentant encore un avenir radieux, ont misé sur la nouvelle presse masculine, plus que ce qu’elle ne rapporte, dans la réalité, en acheteurs potentiels. C’est ainsi que l’année 2001, outre la débâcle des chiffres de diffusion pour beaucoup, a vu le marché publicitaire s’assagir, au regard des premiers chiffres d’audience apportés par les instituts spécialisés.