b) Vers une internationalisation du titre.

Après avoir fêté les 12 versions internationales de L’Officiel, les 3 de Jalouse, le groupe Jalou sort en ce mois de septembre 2002 sa première version étrangère du Magazine de L’Optimum, qui portera le même nom. Pour cela, le groupe a crée une rédaction à Moscou, avec laquelle le rédacteur en chef français va travailler, et qui produira une partie des articles et les couvertures du magazine. Ainsi le premier numéro va mettre en une le capitaine de l’équipe nationale de Hockey sur glace, sport national équivalent au football pour la France. Certains articles seront issus de la version française et seront traduits et adaptés à la culture locale mais cette dernière pose un problème particulier pour l’adaptation qui s’en trouvera fortement réduite : les caractères cyrilliques ne permettent pas une reproduction de la mise en page française, c’est pourquoi il existera une rédaction russe qui échangera certains articles et séries de mode avec la version originale française.

Interrogeant le rédacteur en chef sur ses sentiments face à l’internationalisation du magazine qu’il a contribué à lancer, il rétorque : «je suis ravi, même si c’est aussi l’équipe de Laurent Jalou, on espère que ça va durer longtemps mais d’ores et déjà franchement en mars 1996 quand L’Optimum se lance, on se disait que c’était vraiment loin d’être gagné, franchement à l’époque on nous aurait dit «vous allez durer 6 ans et demi et une édition russe», on aurait signé tout de suite. On est ravi parce que c’est un magazine qui est parti de rien, la volonté était énorme, mais en termes de moyens, de précipitations, on ne savait pas. Donc on est ravi de voir aussi que des gens sont passés par l’Optimum et qui depuis gazent bien (…) il faut croire que ce n’était pas une si mauvaise école. C’est quand même des moments de fierté même si on est très critique vis-à-vis de nous-mêmes» 922

Contrairement aux nouveaux magazines masculins qui sont pour trois magazines

mensuels restant, des déclinaisons de versions anglo-saxonnes et dont seule FHM apparaît comme un succès, Le français Magazine de l’Optimum, appartenant à un groupe de presse moins important financièrement que Emap, Hachette Filipacchi Médias…, parvient à exporter sa version originale vers un pays où le marché de la presse masculine est assez développé (FHM, Men’s Health, Ptouch, GQ, Sport…). Avec des ventes inférieures à 60 000 numéros par mois, le Magazine de l’Optimum commence à sortir de la confidentialité dans laquelle il est longtemps resté, en voyant chaque année ses ventes augmenter encore. Si la nouvelle presse masculine est loin d’être un franc succès, elle a permit notamment de faire connaître la lecture de mensuels masculins et de la faire accepter. Le Magazine de l’Optimum bénéficie donc de cette ouverture face à la lecture de magazines liés à l’homme, et voit son travail, sa diversité rédactionnelle récompensée chaque mois.

Les différentes publications ont connu des fortunes diverses sur le marché de la nouvelle presse masculine ; aujourd’hui, FHM est le seul magazine parmi ceux de la nouvelle génération à dépasser les 150 000 exemplaires mensuels 923 , grâce à sa formule à tendance charme et humour, le magazine spécialisé restant étant en diminution constante. Attirés par le succès d’Entrevue qui ne se dément pas depuis des années (diffusion totale selon les chiffres 2001 de l’OJD : 492802 exemplaires) qui a réussi à créer un cocktail détonnant autour du charme, du people, des scandales, des médias et de l’actualité, certains magazines masculins voient dans ce positionnement un chemin vers lequel faire évoluer leur publication. La nouvelle presse masculine ne risque-t-elle pas d’abandonner les formules liées au corps masculin qui ne marchent pas pour adopter des formules à centres d’intérêt plus traditionnellement masculins qui semblent être encore aujourd’hui, ce qui est le plus recherché par ses lecteurs actuels ?

Notes
922.

Ibid.

923.

Selon la rédaction de FHM, le numéro de décembre 2002 avec le calendrier s’est vendu à 240 000 exemplaires.