PLAN DELA REDACTION DU MAGAZINE DE L’OPTIMUM
( 2e étage)

La rédaction de L’Optimum est particulièrement étroite en comparaison avec les autres rédactions de magazines masculins ; en revanche, elle est équivalente en surface aux autres rédactions du groupe Jalou, peut-être même plus grande que certains autres ⁹²⁶ . Trois bureaux composent la rédaction du magazine masculin des Editions Jalou : la salle de rédaction, le bureau de la mode et le bureau du rédacteur en chef. Ce sont pour les deux derniers bureaux des bureaux en enfilade, imposant ainsi la traversée du bureau de la mode pour atteindre celui du rédacteur en chef.

La salle de rédaction est incontestablement la pièce la plus spacieuse de la rédaction, elle y abrite cinq tables de travail : les deux de la rédaction artistique, celle de la responsable photo, de la rédactrice en chef adjoint et de la secrétaire de rédaction. Elle est le lieu de vie de la rédaction, là où se tiennent les réunions mensuelles pendant lesquelles le rédacteur en chef, debout au milieu de la pièce, expose le contenu et les thèmes du prochain numéro, là où passent les journalistes, les pigistes, les photographes, les amis… , là où s’effectue la mise en page du magazine, le choix des photographies, la correction des textes… Les 40 m environ qu’occupe cette salle de rédaction est le lieu névralgique de la rédaction, en étant notamment la première pièce par laquelle passent les visiteurs. C’est dans cette salle que sont aussi regroupés tous les moyens mis à la disposition de la rédaction pour la fabrication du magazine : l’imprimante (qui n’était qu’une imprimante noir et blanc au moment de notre stage, les pages étaient envoyées à la gravure qui renvoyait à la rédaction des Chromalins), longtemps seule la secrétaire de rédaction a possédé un accès internet ⁹²⁷ , le chemin de fer ⁹²⁸ est reconstitué sur le seul mur sans fenêtre de la rédaction. Si la salle de rédaction est le lieu principal de vie du magazine, c’est par ce qu’elle y regroupe le plus grand nombre de personnel, ce qui la rend plus vivante que les autres bureaux de la rédaction qui eux, sont individuels.

C’est le cas du bureau de la mode. Ce bureau, étroit et qui est un lieu passage vers le bureau du rédacteur en chef, est occupé par la rédactrice en chef du pôle mode qui partage sa table de travail avec les stylistes pigistes du magazine. Ainsi, pendant notre stage ils étaient régulièrement trois à se retrouver dans cette pièce de moins de 10 m, jusqu’à ce que la rédactrice en chef mode ne s’éloigne de la rédaction le temps de son congé de grossesse, elle fut alors remplacée par le styliste Stéphane. Cet espace, qui ne peut contenir qu’un bureau et deux chaises, est rendu chaleureux par le tapissage des murs d’une part par les messages de remerciements des différents créateurs de mode, d’attachés de presse, les cartons d’invitations aux défilés de mode, aux vernissages d’expositions, de boutiques et d’autre part, par une grande bibliothèque ⁹²⁹ regroupant divers ouvrages sur les couturiers, sur l’histoire de la mode et du costume et quelques exemplaires de magazines masculins à tendance mode français comme étrangers (Vogue Homme International, Monsieur, Edgar, GQ…). Dépouillé de toute technique, avec seulement un ordinateur, ce bureau est plutôt le lieu de rencontre entre la rédactrice en chef mode et certains photographes de mode, de décision quant à la logistique des prises de vue, du choix des mannequins, de la recherche des vêtements et accessoires, mais tout ce travail de préparation nécessite un important travail à l’extérieur de ce bureau : voir les nouvelles collections, les nouvelles boutiques, rencontrer les divers attachés de presse… Ce bureau de la mode est donc un petit bureau empli de sacs griffés, et non de vêtements car ces derniers sont entreposés dans le show-room de la rédaction (à côté des show-rooms des autres rédactions et gérés par une personne) situé non pas dans les murs de cette petite structure mais au sous-sol de l’immeuble.

Le bureau du rédacteur en chef ⁹³⁰ , suffisamment grand pour contenir deux tables de travail (celle du rédacteur en chef et celle des stagiaires, pigistes, à laquelle nous nous sommes installés) est le premier lieu de conception des articles. En effet, si les réunions de rédaction ont lieu dans la salle de rédaction, les multiples réunions de préparation du magazine (choix des sujets, choix des pigistes, choix du personnage de couverture… ) se font entre le rédacteur en chef, la rédactrice en chef mode, la rédactrice en chef adjoint et la secrétaire de rédaction, auxquels vient de temps à autre s’ajouter les membres de la direction artistique. Assis sur les bureaux, sur les quelques sièges disponibles ou apportant les leurs, dans une ambiance bon enfant tout en étant particulièrement sérieuse, chaque membre de la rédaction y évoque ses envies d’articles, ses critiques aussi… Ce bureau est le lieu de passage des pigistes, de certains photographes amis habitués à œuvrer pour le magazine… mais bon nombre de rencontres se font à l’extérieur des murs de la rédaction, et ceci est notamment lié au fait que le rédacteur en chef du Magazine de l’optimum occupe d’autres fonctions en dehors de ce magazine : chroniqueur en gastronomie à la radio BFM, au Figaroscope, auteur de guides gastronomiques ⁹³¹ .

C’est par son intermédiaire que se font les liens entre l’ensemble de la rédaction et la direction du groupe Jalou et c’est lui (même si dans certains cas il est accompagné de la rédaction pour faire le bilan du numéro précédent et dans d’autres uniquement du directeur artistique et de la rédactrice en chef adjointe pour, par exemple, le choix de la photographie de la couverture) qui se rend à la direction et non la direction qui investit la rédaction. Le bureau du rédacteur en chef est donc le bureau des décisions concernant le contenu du magazine, mais qui doivent recevoir l’aval (particulièrement pour les couvertures) du directeur du groupe.

C’est donc un espace très fréquenté, décoré pour une partie des murs des cartes postales, photographies, mots de remerciements… et pour l’autre partie de la collection complète des couvertures du magazine, ce qui donne une vue d’ensemble des personnages correspondant à la philosophie du titre et l’évolution, les changements mais aussi les permanences de mise en page, de couleurs à travers les numéros. Contrairement aux autres rédactions de magazines masculins, les livres tiennent une place importante dans la rédaction ; il n’y a que chez FHM que nous avons remarqué la présence de nombreux ouvrages littéraires ( en particulier parce que nous étions installés dans l’espace du chroniqueur des livres). Chez L’Optimum, chaque jour, de nouveaux ouvrages arrivent, ils sont alors soit chroniqués, soit mis à la disposition des membres de la rédaction, ce même système est en vigueur chez FHM. En plus des romans, essais, biographies, policiers ⁹³² , et des livres liés à la mode, le bureau du rédacteur en chef regorge d’ouvrages gastronomiques, d’ouvrages œnologiques et de guides en tous genres sur les voyages, les restaurants… Il est aussi le lieu où sont stockés les CD envoyés au pigiste des pages musicales (il occupe parfois le bureau sur lequel nous étions installés), lesquels CD constituent l’ambiance musicale de ce bureau dans lequel arrivent et partent les fax.

C’est donc dans une rédaction étroite mais chaleureuse que sont créés les numéros du Magazine de l’optimum. Indépendante dans son budget et ses choix rédactionnels, elle est soumise à des restrictions économiques dues à la petitesse du groupe qui rendent les conditions de travail dans ce petit espace parfois difficiles. Outre le manque de personnel qui fait défaut à la rédaction (mais où mettre d’autres bureaux ?), ce sont aussi les moyens techniques restreints mis à la disposition de la rédaction qui donnent à la production un air d’artisanat, qui s’effectue dans une ambiance détendue tout en restant très sérieuse.